Danny Reweghs
Octobre: plus souvent porteur d’opportunités que dangereux
Nous ne prévoyons pas qu’en Bourse, le quatrième trimestre sera aussi mauvais que celui de l’an dernier. Aujourd’hui, les banquiers centraux soutiennent en effet les marchés.
Octobre n’est pas le préféré des investisseurs en actions. S’ils le considèrent comme dangereux, c’est parce que des corrections sévères sont survenues durant ce mois, par le passé. La stratégie d’investissement que proposait Roland Leuschel, économiste élevé au rang de gourou boursier dans les années 1980-1990 par les investisseurs belges et allemands, dans son livre “Jamais le dimanche, de préférence en octobre”, reposait d’ailleurs sur ce constat. Le pire krach boursier de l’histoire a eu lieu en octobre 1929. Le plus récent remonte à il y a 32 ans: en octobre 1987, l’indice Dow Jones accusait sa plus lourde perte en une séance (-22,6%).
Octobre n’en est pas pour autant le pire mois; en septembre, les places boursières se montrent généralement en moins bonne forme encore. Or il s’est révélé idéal d’investir au cours du neuvième mois de l’année, où s’amorce souvent une période favorable, voire très favorable, en Bourse. Sur plus de 100 ans, le rendement moyen obtenu entre septembre et avril est en effet de 6 à 7% ; entre mai et août, il avoisine à peine 1%.
Une réédition de 2018?
L’an dernier, octobre a toutefois marqué le début d’un quatrième trimestre très décevant; décembre a, lui, été catastrophique, du moins jusqu’à la veille de Noël, où une période boursière plus faste a commencé. Les investisseurs en actions craignent un dernier trimestre du même acabit, cette année. Jusqu’ici, c’est un schéma classique: les marchés boursiers ont connu une période clémente jusqu’au printemps, suivie d’une passe nettement plus difficile à partir de mai, marquée par une correction brève mais puissante en juin comme en août.
Tôt ou tard, les marchés boursiers s’extrairont de leur plancher après, fort probablement, un repli important
Pour notre part, nous ne prévoyons de scénario catastrophe cette année. Nous ne nous attendons en tout cas pas à une chute aussi grave des marchés que celle de décembre 2018. Car la grande différence par rapport à la même période, l’an passé, est que les banquiers centraux soutiennent aujourd’hui les marchés. La banque centrale américaine a abaissé son taux directeur de 25 points de base (0,25%) à deux reprises. A nos yeux, elle limitera l’ampleur de la correction.
Le risque majeur réside évidemment dans la tournure que prendront les négociations entre les Etats-Unis et la Chine. Il vaudrait mieux qu’un accord commercial (même partiel) soit trouvé au cours des prochains mois. Selon nous, en 2020, à mesure qu’approcheront les élections américaines, la probabilité d’une entente se réduira.
Notons que, bien que pas très agréable, l’actualité macroéconomique ne donne plus nécessairement lieu à des baisses de cours et que les valeurs cycliques sortent du lot – elles surperforment le marché. Tôt ou tard, les marchés boursiers s’extrairont de leur plancher après, fort probablement, un repli important. Dans cette optique, nous continuons à étoffer nos positions en actions, dans le portefeuille modèle.
Stratégie
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