Nos 10 valeurs favorites pour le deuxième semestre
Mi-décembre, nous vous avions présenté notre top 10 pour 2017. À la moitié de l’année, nous ne sommes pas totalement satisfaits de notre sélection. C’est pourquoi nous procédons à quelques ajustements. En l’occurrence, trois remplacements au sein de notre sélection.
Après six mois, la hausse moyenne de notre panel d’actions favorites s’élève à environ 5%. Un rendement qui est réduit de moitié du fait de deux grosses déceptions (Nyrstar et Transocean). À présent, nous estimons nécessaire de remplacer les très performantes Anglo-Eastern Plantations et Novo Nordisk par Mithra Pharmaceuticals, Mosaic et Sandstorm Gold. Bien entendu, nous ferons le bilan définitif à la fin de l’année.
1. Ablynx : des résultats cruciaux à l’automne
Nous avions sélectionné l’entreprise biotechnologique gantoise en raison de l’évolution très décevante de son action en 2016, imputable à la déconvenue suscitée par Vobarilizumab, un médicament potentiel contre les rhumatismes. Aussi trouvions-nous la sanction trop lourde à son égard, et nous sommes toujours de cet avis, puisque nous gardons l’action en sélection.
Compte tenu du portefeuille de produits étendu d’Ablynx, sa capitalisation boursière est trop faible
Le 6 février, Ablynx a franchi une étape historique en introduisant auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) une demande de commercialisation pour Caplacizumab, un médicament contre les maladies du sang. Mais la publication, prévue au deuxième semestre, des résultats d’un essai clinique de phase III sera encore plus importante. Ces résultats favoriseront, selon nous, une décision positive de l’EMA au premier trimestre 2018. Nous attendons également des nouvelles capitales concernant la collaboration (sous-estimée) d’Ablynx avec Merck dans le domaine de l’immunologie du cancer, avec le démarrage d’un essai clinique au moins. La capitalisation boursière actuelle intègre à peine plus que la valeur actuelle de Caplacizumab (au moins 6 euros par action) et la trésorerie de 235,4 millions d’euros ou 3,9 euros par action à fin décembre. Compte tenu du portefeuille produits étendu, c’est très peu. Nous reviendrons en détail sur cette action dans un prochain numéro.
2. Cameco : remonter à la surface
Ce groupe canadien est le premier producteur d’uranium (carburant nucléaire) coté en Bourse au monde. Il prend à son compte environ 18% de la production mondiale. Le groupe a la taille et les ressources financières nécessaires pour survivre à la crise que traverse le secteur de l’uranium – depuis la catastrophe de Fukushima, au Japon. Avec une baisse de 40%, l’uranium a été de loin la matière première la moins performante de l’an passé. À l’automne dernier, le prix spot (contrat à terme pour livraison à brève échéance) de l’uranium était retombé à 18 dollars à peine, son plus bas niveau depuis 2004. Il s’est légèrement redressé depuis. Heureusement, le secteur travaille surtout avec des contrats à long terme, dont les prix sont pour l’heure nettement supérieurs au prix spot. Cameco prévoit un redressement du cours de l’uranium à partir de la fin de l’année. Ce choix ne portera peut-être réellement ses fruits qu’après 2017, mais nous prévoyons en tout cas une amélioration dès cette année. D’où son maintien dans la sélection.
3. CF Industries : redressement en cours
Le plus grand producteur mondial d’engrais azotés ou nitrates a enregistré au premier trimestre 2017 un résultat net récurrent (hors éléments uniques) de 11 millions de dollars, soit 0,05 dollar par action. Les analystes prévoyaient en moyenne 0,02 dollar par action. Ils tablent pour le deuxième trimestre sur 0,27 dollar par action, un niveau toujours inférieur aux 0,30 dollar du deuxième trimestre de l’an dernier. CF Industries indique être à peu près le seul acteur du marché à encore accumuler de la capacité et prévoit une croissance de la demande à nouveau supérieure à celle de l’offre après 2017, ce qui permettra un redressement progressif des cours. Convaincus que le pire est sans doute passé, nous nous attendons à un rebond de l’action au cours des mois à venir. Nous aurions dû nous séparer de l’action après sa remontée spectaculaire de la fin de l’an dernier et du début de cette année, mais la correction intermédiaire attendue est terminée.
4. MDxHealth : attentes élevées
Le spécialiste belge du diagnostic moléculaire a vu son chiffre d’affaires (CA) augmenter de 70%, à 30 millions de dollars l’an dernier, un montant supérieur à ses propres objectifs. Cela a profité à l’action, qui a connu un excellent début d’année, avant de perdre environ 10% ces dernières semaines. Un recul en réaction, d’une part, à l’annonce d’un contrat signé avec Exact Sciences, l’entreprise américaine qui commercialise Cologuard. Ce test de dépistage du cancer de l’intestin dans les selles fait appel à un biomarqueur de MDxHealth. Or le marché a trouvé peu élevés les 15 millions de dollars déboursés par Exact Sciences pour acquérir des biomarqueurs de MdxHealth. Ensuite, le rapport intermédiaire sur les quatre premiers mois (trimestre prolongé d’un mois en raison du deal conclu avec Exact Sciences en avril) a lui aussi contribué au repli. La hausse du CA de 128%, à 19,4 millions de dollars, y est en effet surtout la conséquence des 12 millions de dollars liés à Cologuard. En termes sous-jacents, on ne note donc qu’une légère hausse du CA, qui résulte de l’augmentation du volume de tests vendus de 25%, à 8000. La hausse du CA est moindre parce que la part du test SelectMDx (cancer de la prostate ; prix théorique : 500 dollars) y est plus importante que celle du test ConfirmMDx (cancer de la prostate également ; montant remboursé : 2030 dollars).
MDxHealth n’est pas valorisée correctement et présente un net potentiel de redressement
MDxHealth a maintenu ses prévisions pour cette année d’une hausse du CA sur la vente de ses tests propres comprise entre 55 et 75% (38 à 44 millions de dollars, contre 24,9 millions de dollars en 2016). Le fait que ses principaux actionnaires, dont Rudi Mariën, aient racheté des actions après la correction renforce notre conviction que MDxHealth n’est pas valorisée correctement et présente un net potentiel de redressement pour les mois à venir.
5. Mithra Pharmaceuticals : totalement ignorée
Le spécialiste liégeois de la santé féminine fait son entrée dans le top 10, en remplacement du groupe danois Novo Nordisk, dont l’action a beaucoup progressé. Pour Mithra, l’évolution du développement de deux candidats produits à base d’Estetrol, un oestrogène naturel, est cruciale : Estelle, un contraceptif oral, et Donesta, un médicament contre les bouffées de chaleur durant la ménopause. C’est aussi sa valeur boursière (moins de 300 millions d’euros) trop faible à nos yeux qui nous a poussés à intégrer l’action de Mithra en sélection et accroître la position dans le portefeuille modèle. Le chiffre d’affaires de ces deux candidats médicaments est estimé à au moins un milliard d’euros. L’essai clinique de phase III avec Estelle sera clôturé avant la fin de l’année, et ses résultats seront publiés en 2018.
Nous n’excluons plus un deal crucial aux États-Unis et/ou en Europe cette année, qui devrait accroître sensiblement la valeur boursière de Mithra.
6. Mosaic : correction excessive
Également un nouvel arrivant dans notre top 10, le géant américain de la potasse et des phosphates, producteur numéro un d’engrais phosphatés. Tout comme la direction de ce groupe et celle d’autres entreprises actives dans ce secteur, nous estimons que les prix ont atteint leur plancher. Mosaic table pour cette année sur une hausse de la demande mondiale de potasse (2 à 3 millions de tonnes de plus qu’en 2016) et phosphates (1 à 3 millions de tonnes de plus par rapport à la moyenne de ces six dernières années).
Nous n’ignorons pas les problèmes que connaît l’entreprise au Brésil, mais la correction intervenue est selon nous excessive et nous prévoyons un redressement dès le deuxième semestre.
7. Newmont Mining : un deuxième semestre en or
Le plus grand producteur d’or au monde en termes de volumes (derrière Barrick Gold) disposait de 68,5 millions d’onces de réserves à la fin de l’an dernier. Les mines du groupe ont produit près de 4,9 millions d’onces d’or durant l’exercice écoulé. C’est 7% de plus qu’en 2015. L’an dernier, le coût de production total moyen a baissé de 2% sur une base annuelle, à 912 dollars l’once d’or.
L’or et les mines d’or avaient connu un premier semestre 2016 spectaculaire, mais la deuxième moitié de l’année fut moins favorable. On note certes un redressement depuis le début de cette année, mais il est très progressif. Nous nous attendons à ce que cette tendance se maintienne, voire s’accélère au deuxième semestre.
Newmont affiche toujours une valorisation attrayante
Newmont reste notre grand producteur d’or favori. L’entreprise est financièrement saine, son taux d’endettement est faible et ses cash-flows couvrent entièrement les investissements en cours et la distribution de dividendes. La production restera stable au cours du reste de la décennie, mais le portefeuille de nouveaux projets est bien rempli. À une fois et demie la valeur comptable, Newmont affiche toujours une valorisation attrayante.
8. Nyrstar : étranglée par les dettes
L’entreprise minière et multi-métaux belge est loin d’être sortie d’affaire. Ce choix a pesé lourd sur la performance de notre sélection au premier semestre. Le rapport intermédiaire de Nyrstar sur le premier trimestre a fait état d’une augmentation de la dette nette de 121 millions d’euros, à 986 millions. Si l’on inclut les contrats de livraison de zinc et les obligations perpétuelles émises pour le redéploiement du site de Port Pirie (186 millions d’euros au total, contre 302 millions fin 2016), cette dette culmine à 1,27 milliard d’euros (+105 millions), soit un ratio faramineux de 4,3 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA) attendu en 2017. L’EBITDA récurrent (hors éléments uniques) a progressé au premier trimestre de 14 millions, à 55 millions d’euros (+34%).
La hausse du cours du zinc a soutenu la division minière. Nyrstar a remis en service la mine de Middle Tennessee (États-Unis) au deuxième trimestre, et le redémarrage de Myra Falls au Canada a été approuvé sous conditions. L’idée est d’accroître la valeur de marché des mines nord-américaines en vue de leur vente – uniquement en cas d’offre acceptable, comme l’a rappelé le directeur Hilmar Rode. La vente de la totalité de la division minière est donc loin d’être acquise. Nyrstar avait toutefois annoncé la vente de Campo Morado au Mexique pour 20 millions de dollars en avril. Hilmar Rode et le nouveau directeur opérationnel Frank Rittner ont exprimé leur confiance en l’avenir par un investissement commun de 1,7 million d’euros en actions Nyrstar. Le potentiel de redressement reste présent.
9. Resilux : super dividende
Dans un premier temps, le choix du producteur est-flandrien de préformes PET et de bouteilles a semblé être un coup dans le mille lorsque Bain Capital a exprimé au début de l’année son intention de mettre sur la table 105 euros en cash par action Resilux. L’offre avait le soutien de la famille De Cuyper, qui détient 57,6% des actions. Mais Bain Capital a renoncé à ses projets fin mars, et Resilux se concentre à nouveau sur la croissance, surtout organique. Il faut s’attendre à de nouveaux produits, à de nouvelles usines et à une ou plusieurs acquisitions ciblées.
En principe, les actionnaires percevront les millions de la ” guerre des aérosols ” par le biais d’une réduction de capital (plus fiscalement avantageuse) en septembre. Concrètement, 33 millions d’euros seront distribués, soit 16,30 euros par action. Comme la direction a perdu du temps l’an dernier et cette année, nous ne sommes pas optimistes concernant les résultats du premier semestre compte tenu du très bon premier semestre 2016. L’entreprise aura cependant la possibilité de se rattraper au deuxième semestre, car celui de l’an dernier était moins bon.
10. Sandstorm Gold : Franco-Nevada, en plus petit
L’entreprise canadienne de royalties et de streaming sur l’or est le troisième nouvel arrivant dans la sélection. Le cours de son action a récemment baissé depuis qu’elle a annoncé l’acquisition de Mariana Resources. Il s’agit d’une grosse transaction (167 millions de livres sterling), mais surtout d’une acquisition atypique : celle d’une entreprise d’exploration dont le principal actif – une participation de 30% dans le projet Hot Maden – se trouve dans le nord-est de la Turquie. Le marché est méfiant parce que Sandstorm augmente ainsi le risque-pays du portefeuille et surtout emprunte la voie plus incertaine de la construction d’une nouvelle mine. Pour réduire le risque de développement, son objectif à terme est de convertir la participation dans Hot Maden en un contrat de streaming.
L’ambitieuse Sandstorm Gold fait le pari de devenir l’un des leaders de son secteur
Sandstorm fait un pari calculé en procédant à cette acquisition. L’emplacement de la mine et son poids important dans le portefeuille accroissent le risque, mais cette transaction pourrait faire entrer définitivement les ambitieux Canadiens dans la catégorie des leaders de leur secteur. Depuis la correction, l’action affiche une valorisation très attrayante.
Stratégie
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