Danny Reweghs
Ne pas vendre en mai
Rien ne nous permet évidemment d’affirmer que l’adage boursier “vendre en mai et s’en aller” ne se vérifiera pas cette année. Mais nous ne recommandons pas, à ce stade, de se débarrasser d’une part importante du portefeuille d’actions. Car pour elles, le contexte est particulièrement favorable, presque idéal.
Si “vendre en mai et s’en aller” est un des adages boursiers les plus connus, mieux vaut toutefois ne pas oublier de “revenir en septembre”. Diverses études ont montré que ces dictons comportaient une part de vérité. D’après des archives relatives à Wall Street, qui remontent jusqu’à la fin du XIXe siècle, la période mai-août se caractérise effectivement par un rendement compris entre 0 et 1,9% tout au plus en moyenne, selon l’étude et la période; alors qu’entre septembre et avril, le rendement moyen, sur plus de 100 ans, oscille entre 6% et 7%.
N’en concluons toutefois pas que les mois de mai à août sont systématiquement décevants: cela s’est au contraire avéré dans 40% des cas, alors que calculés sur des années entières, les rendements ont été négatifs dans 28% des cas. Soit deux fois en cinq ans en moyenne, contre un peu plus d’une fois en quatre. Il y a donc des étés très favorables à la Bourse – des camping rally’s, dans le jargon.
Circonstances idéales
Rien ne nous permet évidemment d’affirmer que l’adage ne se vérifiera pas cette année. A première vue, la probabilité que le scénario classique se concrétise est plus élevée que la moyenne, le principal argument étant bien sûr la hausse spectaculaire entamée à l’automne dernier; l’on a en particulier assisté, début novembre, à une ascension vertigineuse provoquée par l’annonce d’un extraordinaire taux d’efficacité des vaccins. Les marchés misent, depuis, sur une réouverture de l’économie mondiale et un retour à la vie normale. Les nouveaux confinements les ont peu perturbés et les performances des différents indices ont été tout bonnement impressionnantes. Le Standard & Poor’s 500 a gagné 28% depuis le début du mois de novembre. Une fois n’est pas coutume, les marchés européens ont profité davantage encore de cette vague d’optimisme. L’Euro Stoxx 50 a bondi de 38%, le Bel 20, de 36%. La correction qui va du printemps jusqu’à la fin de l’été se produit surtout si les cours ont nettement progressé durant la période précédente. Toutes les conditions d’un scénario classique sont donc, c’est vrai, réunies cette année.
Acter massivement les bénéfices dans cette perspective ne nous paraît toutefois pas judicieux. Certes, les derniers mois ont été exceptionnels, mais nous ne pronostiquons pas plus qu’une pause. Le contexte est très favorable, presque idéal: les bénéfices des entreprises sont orientés à la hausse, les taux d’intérêt remontent, mais pas trop, de sorte que les investisseurs en obligations n’en souffrent pas exagérément, les banques centrales ne cherchent pas à contrer l’accélération de l’inflation… Les conditions sont idéales pour les métaux et les métaux précieux, mais aussi, pour les actions. Pour nous, les indices devraient atteindre des niveaux plus élevés encore dans le courant de l’année. Nous ne recommandons pas, à ce stade, de se débarrasser d’une part importante du portefeuille d’actions.
Stratégie
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