Les biotechnologiques se distinguent
À la mi-décembre, nous vous avions présenté nos dix actions favorites pour 2017. Trois mois plus tard, un premier bilan s’imposait. La hausse moyenne ressort à environ 6% sur ce premier trimestre. Avant tout grâce aux actions biotechnologiques (Ablynx et MDxHealth).
Pourtant, nous ne sommes pas totalement satisfaits de la performance de notre Top 10 pour cette année, car notre sélection comprend également deux grosses déceptions (Nyrstar et Transocean). La sentence définitive ne tombera cependant qu’à la fin de l’année.
1. Ablynx : redressement amorcé
Le 6 février dernier, l’entreprise a franchi un jalon historique avec l’introduction de la demande de commercialisation de Caplacizumab (médicament contre les maladies du sang) auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA). La décision tombera début 2018. La publication des résultats de l’étude de phase III au deuxième semestre sera donc cruciale. Nous attendons également d’importantes nouvelles concernant la collaboration – selon nous sous-estimée – avec Merck dans l’immunologie du cancer, notamment avec le démarrage d’au moins une première étude clinique. L’action a été excessivement sanctionnée pour la déception suscitée par Vobarilizumab (candidat médicament contre le rhumatisme). La capitalisation boursière actuelle intègre à peine plus que la valeur actuelle de Caplacizumab (au moins 6 euros par action) et la position de trésorerie de 235,4 millions d’euros, soit 3,9 euros par action fin décembre. Compte tenu du pipeline étendu d’Ablynx, c’est beaucoup trop faible.
2. Anglo-Eastern Plantations : course-poursuite
Anglo-Eastern Plantations (AEP) possède quelque 65.000 hectares de plantations d’huile de palme et 500 hectares de plantations de caoutchouc. En outre, l’entreprise dispose de 63.000 hectares de terres non cultivées. La vague de consolidation dans le secteur agricole doit contribuer à faire remonter à la surface la valeur enfouie. On attend toujours les résultats annuels de 2016 (25 avril). L’offre sur MP Evans – qui a échoué – pour une valeur d’entreprise de 14.100 dollars l’hectare et le prix que paie Sipef pour le contrôle sur la plantation d’Agro Muko (14.600 dollars l’hectare, plus le fonds de roulement) suggèrent plutôt une juste valeur supérieure à 1800 pence par action. Le mouvement de rattrapage pourrait donc se poursuivre quelque temps.
3. Cameco : des hauts et des bas
L’entreprise canadienne est le premier producteur mondial d’uranium (carburant nucléaire) coté en Bourse. Le groupe prend à son compte environ 18% de la production mondiale. Il a essuyé une perte nette de 62 millions de dollars au quatrième trimestre. Le bénéfice ajusté s’est établi à 143 millions de dollars, en baisse de 58% par rapport à l’année précédente. À nos yeux, la situation du secteur de l’uranium est comparable à celle des mines d’or il y a douze mois : un sentiment très négatif et des cours à des planchers absolus. Cameco a la taille et les moyens financiers nécessaires pour survivre à la crise du secteur de l’uranium. Sachez cependant que la volatilité reste supérieure à la moyenne, comme nous avons pu nous en rendre compte à nos dépens ces dernières semaines.
4. CF Industries : repli compréhensible
On s’attendait à ce que le quatrième trimestre du premier producteur mondial d’engrais azotés ou nitrates n’ait rien de fracassant. Le géant des engrais a essuyé une perte nette de 320 millions de dollars ou -1,38 dollar par action. Quant au résultat récurrent (hors éléments exceptionnels), il plonge dans le rouge à hauteur de 90 millions de dollars, ou -0,39 dollar par action. À nouveau un résultat inférieur aux prévisions. La direction de CF Industries ne table sur un réel redressement des prix qu’en 2018, après un plancher qui sera atteint cette année. Le redressement spectaculaire du cours (+ 50% en quatre mois) nous a incités à abaisser la note de CF Industries à ” conserver ” (2B) dès janvier.Aujourd’hui, l’action a subi le repli attendu et redevient peu à peu attrayante. Relèvement du conseil imminent.
MDxHealth prévoit cette année une forte hausse du chiffre d’affaires provenant de la vente de ses tests propres
5. MDxHealth : envolée
Le spécialiste belge du diagnostic moléculaire a vu son chiffre d’affaires augmenter de 70% à 30 millions de dollars, surpassant ainsi ses propres objectifs. Le chiffre d’affaires provient principalement de la vente de ConfirmMDx (pour le cancer de la prostate). Les autres revenus se composent essentiellement des royalties sur les ventes de Cologuard (test de dépistage du cancer de l’intestin), par Exact Sciences, mais aussi la première contribution des ventes de SelectMDx (cancer de la prostate). La perte nette a diminué de 9%, à -13,2 millions de dollars. La trésorerie s’élevait fin décembre à 30,8 millions de dollars. L’entreprise prévoit cette année une forte hausse du chiffre d’affaires – entre 55 et 75% – provenant de la vente de ses tests propres. Les ventes d’AssureMDx (test urinaire de dépistage du cancer de la vessie) commenceront au deuxième trimestre. Nous sommes agréablement surpris par la croissance du chiffre d’affaires annoncée pour 2017. L’action s’est montrée très performante ces derniers mois.
6. Newmont Mining : valeur en or
Newmont Mining est le deuxième plus grand producteur d’or au monde après Barrick Gold. Le groupe disposait de 68,5 millions d’onces de réserves à la fin de l’an dernier. Ses mines ont produit au total près de 4,9 millions d’onces d’or sur l’exercice écoulé, ou 7% de plus qu’en 2015. Le coût de production total moyen a baissé de 2% sur une base annuelle, à 912 dollars l’once. Newmont reste notre grand producteur d’or favori. L’entreprise est financièrement saine, avec un faible taux d’endettement et des cash-flows qui couvrent entièrement les investissements en cours et la distribution de dividendes. La production se stabilisera au cours des prochaines années, mais le portefeuille de nouveaux projets est bien rempli. À 1,5 fois la valeur comptable, Newmont présente toujours une valorisation attrayante.
Novo Nordisk affiche à nouveau une valorisation attrayante
7. Novo Nordisk : en attente de mouvement
Les analystes et investisseurs n’ont pas apprécié les résultats du quatrième trimestre du leader danois sur le marché mondial du diabète et de l’obésité. Globalement, le chiffre d’affaires a progressé de 4% en 2016. Le bénéfice opérationnel (EBIT) a reculé de 2%. Le bénéfice par action a toutefois gagné 14,96 couronnes danoises par action. La déception tient au fait que la direction craint ouvertement un maintien de la pression tarifaire aux États-Unis cette année, de sorte que le chiffre d’affaires pourrait s’établir à proximité de son niveau de 2016 (fourchette de -1 à +4%). Idem pour le bénéfice opérationnel (-2 à +3%). L’action affiche à nouveau une valorisation attrayante. De quoi faire de Novo Nordisk une cible potentielle pour des géants de l’industrie pharma comme Pfizer, Novartis, etc.
8. Nyrstar : point noir
L’action de l’entreprise minière et multimétaux belge a perdu 10% après un nouveau rapport annuel décevant. Malgré une hausse moyenne de 9% du prix du zinc en 2016, une cinquième perte annuelle consécutive n’a pas pu être évitée. La perte nette de 414 millions d’euros était même nettement plus lourde que prévu. La plus mauvaise nouvelle a cependant été la détérioration de la position d’endettement avec une dette nette de 865 millions d’euros. Si l’on inclut les contrats de livraison de zinc et les obligations perpétuelles émises pour le redéveloppement de Port Pirie, la dette nette atteint même 1,16 milliard d’euros, soit un niveau très élevé de 6 fois le REBITDA. Une énorme déception qui nous a obligés à revoir la note à la baisse. Entre-temps, l’émission obligataire de 400 millions d’euros sur sept ans a été un succès et le nouveau tandem à la tête de l’entreprise a acheté 300.000 actions. Le potentiel à moyen terme reste présent.
9. Resilux : offre retirée
Jusqu’il y a une semaine, le producteur est-flandrien de préformes et bouteilles PET affichait encore un gain de près de 30% grâce à l’intention de Bain Capital de mettre 195 euros cash sur la table par action Resilux. L’offre était soutenue par la famille De Cuyper, qui détient 57,6% des actions. La semaine dernière, Bain Capital a cependant renoncé à sa tentative d’acquisition. En cause : les autorités allemandes de la concurrence (Bundeskartellamt), qui ont annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie. Une procédure qui peut prendre jusqu’à huit mois. Depuis, Resilux a résolument repris la voie de la croissance interne.
10. Transocean : creux passager
Le leader mondial sur le marché de la location de stations de forage pétrolier a enregistré des résultats meilleurs qu’attendu au quatrième trimestre. Le chiffre d’affaires de Transocean a progressé de 68 millions de dollars par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 974 millions de dollars. Les analyses tablaient sur 783 millions de dollars. Le tarif de location journalier moyen a baissé de 400.500 dollars à 353.500 dollars l’an dernier. Le taux d’occupation a atteint un plancher historique de 46%. Le bénéfice net n’a cependant baissé que de 4 millions de dollars, à 226 millions de dollars ou 0,6 dollar par action. Pour 2017, le marché table sur un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars et une perte nette de 0,46 dollar par action. Nous sommes convaincus d’une reprise du marché de la location d’installations de forage en haute mer à partir de 2018. À 0,35 fois la valeur comptable, la valorisation est historiquement basse. Le récent repli du cours du pétrole et les graves problèmes que connaît son concurrent Seadrill ont lourdement pesé sur l’action.
Performance du cours (depuis le 15/12/16) de nos actions favorites pour cette année
Ablynx : +15,8 %
Anglo-Eastern Plantations : +13,2 %
Cameco : +9,8 %
CF Industries : +7,1 %
MDxHealth : +21,6 %
Newmont Mining : +7,6 %
Novo Nordisk : -1,1 %
Nyrstar : -17,1 %
Resilux : +11,8 %
Transocean : -10,8 %
Moyenne : +5,79 %
Source : Bloomberg
Stratégie
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici