Le monde à l’envers

Le monde (financier) semble tourner à l’envers.

Les capitaux affluent à nouveau vers les régions dont les taux de croissance sont faibles mais dont les perspectives sont plus prometteuses, tandis qu’ils quittent les régions du monde dont la croissance est plus sensible mais dont les prévisions sont moins alléchantes à court terme. De même, les valorisations sont actuellement plus faibles sur les marchés émergents que sur les marchés boursiers occidentaux.

L’économie mondiale ne peut absolument pas se passer de la croissance des régions émergentes, et celle-ci ne nous semble d’ailleurs pas compromise sur le long terme. Pour être précis, disons que la tendance est toujours haussière sur le plan structurel mais connaît un repli conjoncturel à court terme. Inversement, nous ne pouvons nier que les économies occidentales comme la zone euro connaissent actuellement une reprise conjoncturelle, mais sans que les perspectives de plus long terme ne se soient améliorées. Ces dernières semaines, il était en effet nettement plus intéressant d’être investi dans des actions comme Agfa-Gevaert et Recticel que dans des valeurs typiques des pays émergents comme AB InBev, mais cette hausse récente ne compense évidemment pas l’écart de performance des derniers mois.

Sur le long terme

Les crises sont aussi synonymes d’opportunités d’investissement. Pas pour les prochains jours et semaines, mais dans une perspective de long terme. A plus forte raison dans les pays émergents. Dans notre précédente Stratégie, nous avons déjà abordé le cas de la Turquie et de la Chine plus spécifiquement, mais des investissements plus globaux dans les marchés émergents sont évidemment envisageables également.

Revenons-en à la comparaison établie entre la croissance de la consommation américaine, caractérisée par une génération de Baby Boomers en plein essor, qui a contribué largement et pendant plusieurs années à la croissance de l’économie mondiale, et les changements qui s’opèrent actuellement dans les pays émergents, qui ont permis l’essor de la classe moyenne, pour qui la consommation joue un rôle crucial. Cette flambée de la consommation dans les pays émergents est encore en cours, et se profile comme le nouveau pilier de croissance de l’économie mondiale des prochaines décennies. A l’horizon 2020, on estime que 960 millions de personnes feront partie de cette classe moyenne des pays émergents, soit 12 fois plus que les 77 millions de Baby Boomers aux Etats-Unis !

L’investisseur plus actif, plus expérimenté, qui dispose d’un portefeuille d’actions plus vaste, peut opter pour des valeurs individuelles, en priorité de grandes valeurs occidentales ancrées fermement aux pays émergents. Les investisseurs moins actifs, moins expérimentés et/ou dont le portefeuille d’actions est plus modeste peuvent se tourner vers des fonds de placement ciblés sur les marchés émergents émis par leur organisme financier ou par de grands émetteurs internationaux, tels que Templeton Emerging Markets Fund et Templeton Frontier Markets Fund, Carmignac Emergents (Patrimoine), FF (Fidelity) Emerging Markets Fund… Ces fonds devront de préférence être achetés maintenant, et non lorsque l’horizon sera à nouveau totalement dégagé.

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