Le gaz naturel, un investissement pour l’hiver ?

Malgré la récente baisse des cours, le gaz naturel est l’une des rares matières premières toujours en hausse par rapport au début de l’année.

En avril, il a atteint un sommet à 4,5 USD par million de British Thermal Units ou BTU, l’unité de prix dans laquelle le cours du gaz naturel est exprimé sur les marchés internationaux. Au début du mois, il avait atteint un plancher à 3,2 USD. Le cours du gaz naturel fluctue généralement au gré des saisons, même si les exceptions à cette règle sont assez nombreuses.

Sur le marché (nord-américain) du gaz naturel, nous pouvons distinguer deux saisons. La première, appelée ” withdrawal season “, s’étend d’octobre à mars, et est caractérisée par une consommation supérieure à la production. Pendant cette saison, on consomme les réserves de gaz naturel accumulées. D’avril à septembre, c’est l'” injection season ” : la production est supérieure à la demande et les réserves, par conséquent, augmentent. L’année 2013 est particulière en ce sens que les températures sont restées basses pendant une grande partie du printemps. C’est la raison pour laquelle le prix maximal n’a été atteint que le 5 avril. Lorsque le mercure est enfin remonté, les températures douces se sont maintenues assez longtemps dans d’importantes régions des Etats-Unis. Par conséquent, l'” injection season ” a également commencé très tard, environ six mois après la ” withdrawal season “. Le dernier Weekly Natural Gas Storage Report publié par le ministère américain de l’énergie révélait que les réserves de gaz naturel avaient à nouveau augmenté de 35 milliards de pieds cubes (cubic feet, cf) durant la semaine qui s’est terminée le 1ernovembre. En octobre aussi, les augmentations hebdomadaires de réserves ont systématiquement dépassé les prévisions des analystes. Les réserves totales de gaz naturel aux Etats-Unis s’élèvent à présent à 3814 milliards cf, soit 1,5% de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Il est très probable que la période de rapport en cours, ou au plus tard la suivante, soit marquée par la première diminution des réserves de gaz naturel de cette saison. Les prévisions météorologiques à moyen terme augurent d’une baisse des températures, et la consommation de gaz naturel devrait à nouveau s’accroître. Environ la moitié des ménages américains utilisent le gaz naturel pour se chauffer. La perspective d’une augmentation (saisonnière) de la demande n’a toutefois pas encore entraîné de hausse des prix et il y a plusieurs explications à cela. La principale est l’augmentation constante de la production et de la capacité de transport du gaz naturel. Le ministère américain de l’énergie voit la production américaine de gaz naturel augmenter pour la sixième année consécutive en 2013, pour atteindre 70 milliards cf, le plus haut niveau de son histoire. L’ascension devrait se poursuivre à 70,4 milliards cf en 2014. Cependant, il y a également des raisons de penser que le risque de baisse du cours est limité. Sous le seuil de 3,5 USD par million BTU, le gaz naturel redevient attrayant par rapport au charbon pour la production d’électricité. Jusqu’à présent, la production d’électricité provenant de centrales hydrauliques ou nucléaires était supérieure à celle de l’an dernier. Mais avec d’importants travaux de maintenance imminents, leur part devrait à nouveau diminuer, ce qui est favorable à la demande de gaz naturel.

Il est possible de miser directement sur une hausse du cours du gaz naturel par des trackers ou des produits à levier. Dans la plupart des cas, la valeur sous-jacente est le contrat à terme pour livraison en janvier. Actuellement, le gaz naturel se trouve, comme le pétrole, en situation de contango. Cela signifie que les contrats à terme assortis d’une échéance ultérieure sont plus chers. La courbe des cours est cependant très plane jusqu’en mai 2014, et ne commence à s’élever qu’ensuite. Le futur janvier 2015 coûte même plus de 4 USD par million BTU. Mais vu l’évolution plane pour les mois à venir, la situation de contango n’a guère d’influence pour les investisseurs qui ne veulent pas conserver trop longtemps leurs trackers ou produits à levier en portefeuille.

Pour ce qui concerne les produits à levier, nous pouvons nous limiter à Euronext, où l’assortiment disponible est suffisamment étoffé. RBS Markets propose deux turbos longs, ainsi qu’un certificat (tracker) enhanced, alors que l’éventail de turbos ABN Amro Markets comprend quatre turbos longs ayant le gaz naturel comme valeur sous-jacente. Ceux qui préfèrent quand même la Bourse de Francfort (Xetra) y auront le choix entre 5 Mini-Long et un certificat.

ABN Amro NYMEX Gas Future Turbo Long

Code ISIN: NL0009961788

Devise: EUR

Niveau de financement: 2,84

Cours de référence: 3,68

Barrière désactivante: 3,2

Levier: 4,36

Cours: 0,63

Les barrières désactivantes de la plupart des turbos longs sont assez proches. L’exemple ci-dessus est l’un des turbos les plus risqués avec un écart de 15% entre le cours actuel du gaz naturel et la barrière désactivante.

RBS Natural Gas Future Turbo Long

Code ISIN: NL0010109898

Devise: EUR

Niveau de financment: 2,46

Cours de référence: 3,68

Barrière désactivante: 2,76

Levier: 3,05

Cours: 0,89

Ce turbo long est plus approprié pour les investisseurs qui préfèrent intégrer une marge de sécurité un peu plus élevée. Ici, l’écart entre la barrière désactivante et le cours de référence s’élève à 33%, alors que le levier reste intéressant.

Le certificat RICI Enhanced Natural Gas (code ISIN : NL0009057728) permet de miser sans levier sur une hausse du cours du gaz naturel. Ce certificat n’investit pas dans des contrats à terme, mais réplique la performance du RICI Enhanced Natural Gas TR Index. Cet indice se compose de contrats à terme assortis de plusieurs échéances, dans le but de limiter le rendement négatif sur le roulement des positions (contango !).

Partner Content