Le franc suisse, un refuge

L’inflation, dans l’Etat helvétique, est actuellement négative, un phénomène rare pour un pays; théoriquement, les Suisses s’enrichissent donc sans rien faire. L’inflation devrait toutefois repasser dans le vert à partir de 2020.

Trop cher à maintenir – l’Etat n’avait d’autre choix que de vendre des francs contre des euros -, le taux plancher, fixé à 1,20 franc suisse (CHF) pour un euro, a été abandonné en 2015. Le CHF a immédiatement opéré un bond historique, pour atteindre la parité (un euro pour un franc). Il s’est même envolé de 38% en une seule journée. Il n’a cessé de s’apprécier depuis 2018, avant de renouer, aujourd’hui, avec le niveau de 1,10 CHF pour un euro atteint en 2016.

Après la subite appréciation de 2015, la Banque nationale (BNS) avait mené une politique monétaire expansionniste. Le taux directeur avait plongé dans le rouge (-0,75%), où il se trouve aujourd’hui encore. L’inflation est, depuis octobre 2019, négative elle aussi (-0,13%).

Qu’attendre de l’économie?

Il est rare que l’inflation soit négative dans un pays. Théoriquement, les Suisses s’enrichissent donc de 0,13% par an sans rien faire. A titre de comparaison, l’inflation, dans la zone euro, est supérieure à 1%. La BNS table pour 2020 sur une inflation de 0,1%, et sur un chiffre légèrement supérieur encore l’année suivante. Les fondamentaux (dette publique, budget, compte courant, balance commerciale, etc.) restent très sains.

Comment évoluera le CHF?

La fuite vers les valeurs refuge fait du franc suisse une monnaie très prisée depuis plusieurs années. Que le rendement sur les investissements à revenus fixes soit quasi nul ne semble émouvoir personne. La BNS se dit prête à intervenir sur le marché monétaire si nécessaire. Selon elle, le CHF est surévalué; mais la probabilité d’un tassement important ces prochains mois nous semble plutôt faible.

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