Greenyard: le nouveau modèle porte ses fruits

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “La mise à jour est-elle vraiment décevante? Y a-t-il une opportunité d’achat?”

La mise à jour relative au 3e trimestre de l’exercice 2021/22 a été sanctionnée par un repli de 5,4%: pour la première fois depuis longtemps, les résultats du géant des fruits et légumes ne surclassent pas les prévisions. A périmètre constant, le chiffre d’affaires (CA) a cédé 0,1%, à 1,06 milliard d’euros, en un an. Le CA du segment Fresh (frais) a reculé de 0,2%, à 855,9 millions d’euros, pendant que celui de Long Fresh (conserves et surgelés) gagnait 0,5%, à 199,5 millions d’euros. La base de comparaison est très favorable à Fresh (+11,4%). Plusieurs catégories saisonnières ont par ailleurs été abandonnées pour des raisons de développement durable et de responsabilité sociétale: sans cette décision, le CA à périmètre comparable aurait augmenté de 1,5%. Sur neuf mois, le CA de Fresh a progressé de 0,9%, à 2,67 milliards d’euros. Long Fresh a souffert au 3e trimestre de problèmes logistiques et d’une pénurie de main-d’oeuvre due aux quarantaines. La direction espère pouvoir combler le manque à gagner. Le CA est passé à 540,6 millions d’euros (+2,7%) en neuf mois, soit, au niveau du groupe, une augmentation de 1,2%, à 3,21 milliards d’euros (+1,8% en six mois). A ce contexte est venue s’ajouter la flambée inflationniste, à laquelle Greenyard espère pouvoir s’attaquer ces prochains trimestres, en combinant mesures d’amélioration de l’efficacité et augmentations de prix.

Le groupe mise toujours sur un cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels; Rebitda) de 165 millions d’euros en glissement annuel (+5,2% par rapport à 2020/21, +16,7% par rapport à 2019/20). Au cours du 1er semestre, le Rebitda a progressé de 7,5%, à 82,6 millions d’euros. Greenyard s’estime apte à atteindre les 5 milliards d’euros de CA annoncés d’ici à 2024/25. Même si la mise à jour est plus nuancée, nous ne sommes pas inquiets au sujet de la rentabilité, devenue beaucoup plus stable depuis l’adoption du modèle de partenariat verticalement intégré avec les grands détaillants.

Le repli de l’action s’est accéléré avec l’invasion de l’Ukraine; il atteint 25% depuis le début de cette année, et la valorisation est tombée à 15,4 fois le bénéfice escompté pour l’exercice. Compte tenu des perspectives, nous recommandons désormais d’acheter (rating 1B).

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