Ecart de valorisation historique
Le possible aplanissement de l’écart de valorisation entre les actions américaines d’une part et les actions européennes et celles des marchés émergents d’autre part, contribue à nous faire dire que le jeu va se calmer.
Nous l’avons dit et répété: pour nous, les marchés boursiers américains devraient nettement moins truster les podiums cette année, et peut-être les suivantes, qu’ils ne l’ont fait en 2020 et avant. La décennie 2010-2020 s’est caractérisée par l’écrasante supériorité des indices américains. Pour faire bref, un investissement en actions européennes (reflété par l’évolution de l’indice Euro Stoxx 50) a produit un rendement (hausse des cours + dividendes) d’environ 100% en 10 ans, soit 6,3% par an en moyenne, contre… 300% (14,8% l’an) pour un investissement en actions américaines (indice Standard & Poor’s 500). Le constat est plus affligeant encore pour les investissements dans les marchés émergents, puisque le rendement de l’indice MSCI Emerging Markets tourne autour de 50% “seulement” (4,2% l’an).
Changement en vue
Mais nous estimons, donc, que les choses vont changer. Du fait, notamment, du stade atteint par le cycle économique. Une année marquée par la normalisation de l’économie peut être une bonne, voire une très bonne, année pour les actions européennes – aussi bonne au moins que pour les actions américaines. Les résultats que les géants des technologies publieront à l’issue de l’exercice 2021 vont de surcroît être comparés à ceux, extraordinaires, merci la pandémie, de 2020. Chez nous, le Green Deal de l’Union européenne sera au coeur de l’effort de relance et les actions exercent manifestement un attrait croissant.
Aplanissement possible
L’éventualité d’un aplanissement de l’écart de valorisation même (écart que soutiennent évidemment les géants des tech) entre les actions américaines d’une part et les actions européennes et celles des marchés émergents d’autre part, contribue à nous faire dire que le jeu va se calmer. Si nous examinons trois paramètres simples mais essentiels (ratios cours/bénéfice, cours/chiffre d’affaires et cours/valeur comptable escomptés), nous constatons l’existence d’une prime de 62% en moyenne entre les actions américaines et la moyenne des actions émergentes (et surtout, d’une prime de 91% au niveau du ratio cours/valeur comptable), et d’une prime de 77% par rapport à la moyenne des actions européennes (115%, pour le ratio cours/valeur comptable). Soit des chiffres nettement supérieurs aux moyennes de la dernière décennie. Par rapport aux marchés émergents, la moyenne sur 10 ans est de 37%, par rapport aux marchés européens, de 41%, des pourcentages qui eux-mêmes dépassent les moyennes calculées sur une durée plus longue. La conclusion est sans appel: l’écart de valorisation revêt un caractère tout à fait exceptionnel. Les 10 dernières années ont été marquées par une domination croissante de la part de Wall Street, à laquelle la pandémie a donné un coup de fouet supplémentaire.
Certes, cela ne signifie pas que l’écart va à coup sûr se refermer. Mais il devrait au moins cesser de se creuser, au profit d’un certain aplanissement.
Stratégie
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