Baisse de forme temporaire pour Mithra Pharmaceuticals

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Le dévissage de l’action Mithra Pharmaceuticals me perturbe. La biotech jadis si prometteuse pourra-t-elle se redresser?”

L’action du spécialiste de la santé féminine a vu son cours chuter de 50% (sous 12 euros, le prix auquel elle avait été introduite en Bourse, en 2015) après la publication des résultats annuels. Les ventes du contraceptif Estelle ont commencé doucement, surtout aux Etats-Unis; la tendance sous-jacente est toutefois favorable. En Europe, la montée en puissance de l’Estelle sera sans doute plus lente qu’escompté.

La vente, par François Fornieri, de 977.000 actions pour 23,3 millions d’euros en 2021, puis de 270.000 actions (0,6% du flottant) pour 3,6 millions d’euros (à 13,38 euros par action en moyenne) début avril, n’a certes pas aidé à soutenir le titre. Que l’homme soit accusé de délit d’initié, non plus. Nous ne sommes toutefois pas inquiets: l’ex-CEO détient toujours 24,2% de Mithra. Ont aussi pesé sur le cours les opérations de financement et les engagements envers Uteron Pharma, ancien propriétaire de l’estetrol (E4), l’oestrogène naturel actif dans l’Estelle et le Donesta, dont 185 millions payables d’ici 2030. Mithra peut encore percevoir jusqu’à 290 millions d’euros selon les étapes que franchira l’Estelle et a annoncé en février l’octroi par Goldman Sachs d’un financement flexible de 100 millions d’euros jusqu’en 2024 (20 millions exercés); ensuite, le financement de LDA Capital (prolongé jusqu’en avril 2025 et relevé de 25 millions d’euros, pour 58 millions au maximum) reprendra. Le recours à ces financements dépendra de l’accord de licence mondial pour le Donesta.

Après avoir publié, en janvier, d’excellents résultats d’études (2) de phase III sur les symptômes vasomoteurs de la ménopause, l’entreprise prépare ses demandes de mise sur le marché américain (mi-2023) et européen (fin 2023). Le Donesta fait l’objet de diverses études, pour d’autres indications encore; il deviendrait plus attrayant que les candidats médicaments de Bayer et d’Astellas, s’il se destine à un marché bien plus vaste.

Léon Van Rompay, le CEO, devrait annoncer un partenariat cette année. Pour les analystes, l’entreprise sera structurellement rentable en 2024.

Nous ne nous attendions pas au plongeon du cours, mais sommes tentés de croire qu’il remontera; si au préalable il baissait encore, nous pourrions accroître notre position dans le portefeuille (rating 1C).

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