La mode et la maroquinerie, moteurs de LVMH
Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH) n’est évidemment pas épargnée par la crise. La seule de ses divisions à ne pas avoir éprouvé un recul au troisième trimestre est Mode&Maroquinerie. Pour une fois, la marque de luxe par excellence achèvera l’exercice annuel sur un chiffre d’affaires et un bénéfice en baisse.
Reste que les résultats du troisième trimestre ont surclassé le consensus et que le titre a, en réaction, affiché sa plus nette remontée (+7,3%) d’un jour sur l’autre en six mois. Sur le marché chinois, parti en vrille dès le premier trimestre, LVMH enregistre, deux trimestres plus tard, le rebond le plus vigoureux. Si la chute de 15% du chiffre d’affaires (CA) consolidé au cours des trois premiers mois de l’année et le confinement mondial ont provoqué un affaissement de 38% du CA au deuxième trimestre, la perte, au suivant, n’a pas dépassé 7% (de 13,31 à 11,95 milliards d’euros). Le groupe achève la période janvier-septembre sur un CA de 30,35 milliards d’euros, contre 38,40 milliards un an plus tôt (-21%). Le ralentissement de la croissance organique (CA à l’exclusion des acquisitions et cessions) atteint 21% également.
En ces temps difficiles, LVMH peut toujours compter sur le succès de sa division Mode&Maroquinerie. Alors que tous les autres pôles achèvent le trimestre sur des résultats en repli, le CA de ce segment, crucial pour le groupe, a bondi de 12% en glissement annuel. Célèbre dans le monde entier pour ses marques Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy ou encore, Kenzo, cette activité a assuré au cours des neuf premiers mois de l’exercice 45,9% du CA du groupe. Son importance, en cette année de crise, est donc plus déterminante que jamais. Le sac Dior Bobby, mis sur le marché en pleine pandémie, pour un prix de 3.000 dollars au minimum, a attiré plus d’une fashionista.
Portée par des marques comme Moët&Chandon, Dom Pérignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem ou Hennessy, la division Vins&Spiritueux s’est elle aussi plus ou moins maintenue au troisième trimestre. Son CA a reculé de 3%, et de 15% seulement sur neuf mois (de 3,92 à 3,35 milliards d’euros). La Distribution sélective, qui englobe essentiellement, outre l’enseigne Sephora, DFS Group (le plus grand détaillant de produits de voyage de luxe; il compte plus de 1.100 boutiques), a vu elle aussi ses ventes tomber (-29%) au troisième trimestre. Elles sont passées de 10,55 à 7,18 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, ce qui représente une érosion de 32%; en toute logique, ses pertes, sur l’exercice, seront élevées.
Avec un CA trimestriel qui cède 16%, la division Parfums&Cosmétiques est toujours à la peine. Le CA de l’activité Montres&Joaillerie n’a cette fois abandonné “que” 14% sur le trimestre. Il s’agit toujours de la division la plus petite s’agissant du chiffre d’affaires. En reprenant l’américain Tiffany&Co, pour une quinzaine de milliards d’euros, LVMH aurait pu se hisser au rang des acteurs mondiaux du secteur ; mais ce dernier a retiré son offre, après quoi le prestigieux bijoutier a saisi la justice.
Conclusion
Analystes et investisseurs ont applaudi à l’annonce des résultats sur lesquels le géant du luxe a achevé le troisième trimestre. Le cours semble vouloir renouer avec la croissance depuis la fin juin. LVMH est certes un titre de qualité supérieure, mais à quelque 17 fois le rapport entre la valeur de l’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel, et 30 fois le bénéfice escomptés pour l’an prochain, l’action est vraiment onéreuse. Ce n’est que si elle tombait sous les 380 euros que nous pourrions recommencer à envisager de l’intégrer dans le portefeuille modèle.
Conseil: conserver/attendre
Risque: faible
Rating: 2A
Cours: 429,65 euros
Ticker: MC FP
Code ISIN: FR0000121014
Marché: Euronext Paris
Capit. boursière: 216,9 milliards EUR
C/B 2019: 29
C/B attendu 2020: 51
Perf. cours sur 12 mois: +15%
Perf. cours depuis le 01/01: +4%
Rendement du dividende: 1,1%
Actions européennes
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