Adidas ne court pas, mais vole!

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Cette action de croissance de qualité caracole en tête de toutes les Bourses européennes. Le marché a applaudi au relèvement de la croissance du chiffre d’affaires prévisionnelle pour l’exercice.

Cela fait des dizaines d’années qu’avec Henkel et Fresenius SE, entre autres, Adidas domine résolument la Bourse allemande. Mais même les meilleures entreprises peuvent avoir un coup de mou. En très petite forme, l’action Adidas était ces derniers temps loin de faire honneur à son statut de valeur phare. En cause: le marché chinois où, à l’instar de son grand rival Nike, le géant allemand avait refusé de s’approvisionner en coton auprès d’usines qui exploitent le travail forcé de la minorité ouïghoure. Un positionnement mal accueilli par les Chinois, qui avaient organisé une campagne de dénigrement sur Internet. Les ventes, dans le pays, n’en ont pas moins bondi de 156% en glissement annuel au 1er trimestre. Quant aux ventes en ligne, elles continuent de progresser partout dans le monde, au profit, de surcroît, de la rentabilité. Depuis l’arrivée à sa tête de Kasper Rorsted, ex-CEO de Henkel, Adidas se montre par ailleurs de plus en plus performant sur le marché américain. L’un dans l’autre, le rapport trimestriel est satisfaisant et lève de nombreux doutes, ce dont ne se plaindra pas le holding belge GBL, dont l’équipementier sportif est la principale participation.

Comme Nike, Adidas profite depuis quelques années de l’emballement pour “l’athleisure”, cette mode qui consiste à allier les chaussures et vêtements de sport ou décontractés avec les tenues plus classiques – un engouement qui n’est sans doute pas près de disparaître. Le groupe a achevé le 1er trimestre sur un chiffre d’affaires (CA) de 5,27 milliards d’euros, soit 20,2% de plus que les 4,38 milliards enregistrés un an plus tôt (+27%, même, à cours de change constants). Les analystes misaient sur un CA de 5,034 milliards. Ce n’est qu’au 3e trimestre de 2020 que le CA avait été plus élevé (5,56 milliards), avant que les nouveaux confinements imposés en Europe n’interrompent son élan. Le bénéfice opérationnel (Ebit) atteint 704 millions d’euros: quelle différence (+1.363%) avec les 48 millions d’euros sur lesquels l’entreprise avait achevé la période janvier-mars 2020! Ce chiffre aussi est plus élevé que le consensus (580 millions). A 13,4%, la marge d’Ebit (résultat opérationnel/CA) est non seulement supérieure de 123 points de base à celle affichée il y a un an (1,1%), mais aussi plus élevée que celle du 3e trimestre (13,2%). Il s’agit donc de la marge la plus importante depuis 12 mois. Le bénéfice atteint 2,60 euros par action, bien plus qu’au 1er trimestre (0,16 euro) et légèrement plus qu’au 3e trimestre (2,58 euros) de 2020; les analystes n’avaient misé que sur 2,07 euros. Le marché a applaudi au relèvement, de 15-19% à 17-19%, de la croissance du CA prévisionnelle pour l’exercice. Le 2e trimestre devrait se caractériser par une croissance de 50%, mais il est vrai que c’est au 2e trimestre de 2020 que les confinements avaient tout particulièrement paralysé l’activité (CA de 3,35 milliards d’euros, qui devrait donc tourner cette fois autour de 5 milliards d’euros). La marge d’Ebit devrait se situer dans la fourchette de 9-10% cette année, soit un retour à la normale. Le bénéfice net sera donc selon toute vraisemblance compris entre 1,25 et 1,45 milliard d’euros.

Conclusion

Cette action de croissance de qualité caracole en tête de toutes les Bourses européennes. A 38 fois le bénéfice et 17 fois le rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) escomptés pour 2021, sa valorisation est élevée. Visant toutefois plus loin que 2021, nous conservons l’action dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 293,80 euros

Ticker: ADS GY

Code ISIN: DE000A1EWWW0

Marché: Francfort

Capit. boursière: 57,83 milliards EUR

C/B 2020: 62

C/B attendu 2021: 38

Perf. cours sur 12 mois: +37%

Perf. cours depuis le 01/01: -1%

Rendement du dividende: 1%

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