Vodafone

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Avec 445,8 millions de clients, Vodafone est le deuxième opérateur mobile au monde. L’an dernier, ses activités américaines (Verizon Wireless) ont été vendues au prix de 130 milliards USD. Pendant 7 exercices consécutifs, Vodafone a vu son chiffre d’affaires (CA) baisser, et son intention est à présent de renverser la vapeur le plus rapidement possible. Ce repli était en grande partie imputable aux baisses tarifaires décidées par les autorités européennes. Outre le Royaume-Uni et l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie sont deux importants marchés pour le groupe. Au 4etrimestre de l’exercice 2014-2015, son CA a renoué avec la croissance pour la première fois en 11 trimestres. Certes, la hausse est timide (+0,1%), mais au moins l’orientation est désormais haussière. Au niveau du groupe, le CA sur l’ensemble de l’exercice a connu une augmentation de 10,1%, à 42,2 milliards de livres (GBP), ce qui est en partie le résultat des acquisitions réalisées l’année dernière. Vodafone espère en effet troquer son statut de groupe de télécommunications mobiles en un opérateur de services de ligne fixe et de câble. Outre Kabel Deutschland, l’an dernier, l’entreprise a acheté l’entreprise espagnole Grupo Ono. Sans considérer les acquisitions, désinvestissements et ventes d’appareils, le CA a accusé un recul de 1,6%. Au sein du groupe, les marchés émergents se sont relativement mieux comportés, avec une hausse du CA de 5,8% sans compter les effets de change. Même tableau du côté du cash-flow opérationnel (EBITDA) qui, à 11,92 milliards GBP, est de 7,5% supérieur à celui de l’exercice précédent mais accuse un repli de 6,9% sans effets de change. Si l’on se concentre sur le bénéfice opérationnel (3,51 milliards GBP), on note, sur base annuelle, une régression de 19%. La rentabilité est stable depuis un certain temps, avec une marge d’EBITDA d’un peu plus de 28%. Ces dernières années, Vodafone a beaucoup investi dans le réseau (4G). Les investissements en infrastructure s’inscrivent dans le cadre du Project Spring pour lequel 19 milliards USD ont été dégagés. Les investissements ont pesé temporairement sur le cash-flow libre mais le groupe espère que ces investissements porteront leurs fruits à partir de 2017. Pour l’exercice en cours, Vodafone table sur un EBITDA compris entre 11,5 et 12 milliards USD, presque inchangé autrement dit. Les cash-flows temporairement moins élevés n’empêchent pas Vodafone de relever son dividende de 2%. Le rendement dividendaire brut s’élève donc, au cours actuel, à 4,5%. A la fin du mois dernier, l’action a atteint son plus haut niveau des 14 dernières années, ce qui est davantage lié à l’activité de fusions et d’acquisitions dans le secteur des télécoms. Ceci dit, le titre a été soutenu par la déclaration à la presse de John Malone, directeur de Liberty Global (société mère de Telenet), qui a laissé entendre que Vodafone et Liberty étaient compatibles. Une scission de l’entreprise n’est cependant pas à l’ordre du jour car alors, Vodafone devrait renoncer à de trop nombreux avantages d’échelle. Ce qui ne va absolument pas dans le sens de la stratégie du groupe consistant à affiner ses activités en se délestant des plus petites participations.
Conclusion
Le récent rebond de cours reposait davantage sur des motifs spéculatifs qu’opérationnels, ce qui nous incite à la prudence. A terme, les investissements devraient doper le bénéfice et le CA mais la croissance n’est pas attendue avant le prochain exercice (au plus tôt). La valorisation est en ligne avec le secteur.
Conseil: conserver
Risque: moyen
Rating: 2B
Actions européennes
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