Uranium Participation, un séduisant retardataire
Selon nous, la forte décote d’UPC par rapport à sa valeur intrinsèque offre une occasion unique, et la plus sûre, de miser sur une hausse du cours de l’uranium.
Après plusieurs mois agités, l’action Uranium Participation Corp. (UPC) s’échange à nouveau à son niveau du début de l’année. C’est décevant lorsqu’on sait que le prix spot de l’uranium a, lui, progressé de 20%, à 30 dollars la livre, depuis janvier. Avec une décote de 20% sur la valeur intrinsèque de 5,13 dollars par action (au 30 septembre), la valorisation est retombée dans le bas de la fourchette historique (-25% à + 25% par rapport à la valeur intrinsèque).
Pourtant, les perspectives pour cette année sur le marché de l’uranium sont moins incertaines. L’on peut même dire qu’une série d’éléments sont positifs pour l’avenir du cours de l’uranium. Premièrement, l’enquête “Section 232” sur le risque pour la sécurité nationale que constitue la grande dépendance des Etats-Unis aux importations d’uranium, est terminée. Il en est ressorti que le pays ferait bien de constituer des réserves stratégiques d’uranium, qu’il produit sur son territoire, à concurrence de 150 millions de dollars l’an pendant 10 ans, et d’adopter des mesures au profit de l’ensemble du cycle du carburant nucléaire. Les Etats-Unis ont d’ailleurs récemment conclu des accords (signés tant par les républicains que les démocrates) avec la Pologne et la Roumanie portant sur la revalorisation et le développement de centrales nucléaires dans ces pays. En outre, les Etats-Unis soutiendront plusieurs projets de réacteurs (petits réacteurs modulaires et réacteurs avancés).
Deuxièmement, l’impact de la pandémie sur la production d’uranium a été estimé: cette dernière diminuerait de 20-25%, à 110-120 millions de livres, pour une demande à peu près stable, aux environs de 185 millions de livres, cette année. Le leader sur le marché, Kazatomprom, qui a réduit de 20% sa production depuis de nombreux mois, a confirmé qu’il ne produirait pas davantage qu’aujourd’hui avant 2022. De son côté, BHP a renoncé à une extension importante d’Olympic Dam, une grande mine de cuivre en Australie qui produit de l’uranium à titre secondaire. Par ailleurs, le premier trimestre de 2021 sera marqué par la fin de la production d’uranium dans les mines Ranger, en Australie, et Cominak, au Niger.
Troisièmement, l’uranium a, pour nombre de pays, sa place dans le mix énergétique en ce qu’il est une source d’électricité bas carbone. Ajoutons que, début octobre, les Etats-Unis ont prolongé, jusqu’en 2040, le Russian Suspension Agreement, accord important – il régit les quotas d’importation de carburant nucléaire russe (bon marché).
Le repli du cours de l’uranium depuis le pic de fin juillet (à 34 dollars la livre) confirme qu’il était encore trop tôt, au début de l’année, pour évoquer un retour de la tendance haussière. Pour autant, nous sommes toujours d’avis qu’en raison du déséquilibre structurel entre l’offre et la demande, les années à venir seront marquées par une hausse significative du cours de l’uranium. Les producteurs d’électricité concluront un jour des contrats portant sur l’uranium.
Nous sommes loin d’être les seuls à émettre des perspectives favorables pour l’uranium. Par exemple, un entrepreneur qui avait magnifiquement bien su tirer parti du dernier marché haussier de l’uranium en date, espère revivre cela avec enCore Energy (lire l’analyse ici). Le quatrième trimestre est généralement le meilleur pour les acteurs du secteur de l’uranium. Nous sommes curieux de voir si ce sera vrai cette année aussi.
Conclusion
UPC devrait s’échanger à plusieurs reprises au-dessus de sa valeur intrinsèque, au cours des cinq prochaines années. Le potentiel de redressement est donc considérable, d’autant que nous tablons également sur un redressement du prix spot de l’uranium à 50 ou 60 dollars la livre sur cette période. Dans le portefeuille modèle, nous conservons notre position dans UPC.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 4,09 dollars canadiens
Ticker: U CN
Code ISIN: CA9170171057
Marché: Toronto
Capit. boursière: 556,3 millions CAD
C/B 2019: –
C/B attendu 2020: 3
Perf. cours sur 12 mois: +3%
Perf. cours depuis le 01/01: +1%
Rendement du dividende: –
Actions américaines
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