Rio Tinto

Conserver/attendre

Après d’autres groupes de matières premières, Rio Tinto a également annoncé une réduction du dividende. Deuxième groupe minier au monde, Rio Tinto appliquait jusqu’à présent une politique de dividende ” progressif ” : l’objectif de l’entreprise était de relever la rémunération des actionnaires chaque semestre. Et malgré des conditions de marché difficiles, il était toujours parvenu à maintenir le cap, jusqu’ici. En 2015, Rio Tinto avait encore versé 2,15USD par action, soit 4,1milliards USD en dividendes. Un an plus tôt, c’étaient encore 3,7milliards USD. D’autre part, le groupe a racheté pour 2milliards USD d’actions propres l’an dernier. Ce dividende était en partie financé par dette, les cash-flows, plombés par la faiblesse des prix des matières premières, ne suffisant plus pour couvrir à la fois les investissements et les dividendes. Emprunter pour payer un dividende : l’idée n’est pas très logique d’un point de vue économique à première vue, mais c’était monnaie courante chez les grands groupes de matières premières et dans le secteur pétrolier l’an dernier. Rio Tinto pouvait d’ailleurs se le permettre : le taux d’endettement ne dépassait pas la limite de 30% que le groupe s’est imposée et la dette nette restait sous la barre de deux fois le cash-flow opérationnel (EBITDA). En principe, Rio pouvait donc maintenir sa généreuse politique de dividende. Mais la pression des évaluateurs des crédits et des actionnaires, qui exigent que l’entreprise limite au maximum les sorties de liquidités, s’est avérée trop forte. Rio n’abandonne pas le dividende, mais envisage désormais de distribuer 40% à 60% du bénéfice ajusté. Les investisseurs devront donc faire preuve de patience avant de savoir ce qui restera du dividende, mais il ne sera en tout cas pas inférieur à 1,1USD par action, soit maximum une diminution de moitié par rapport à 2015. Les analystes sont d’avis que Rio utilisera une partie des ressources ainsi libérées pour racheter des actifs à certains concurrents. Le groupe a réalisé un bénéfice sous-jacent de 4,5milliards USD l’an dernier, contre encore 9,3milliards USD un an plus tôt. À la suite de diverses dépréciations et autres dépréciations de valeur, le résultat net a plongé dans le rouge à hauteur de 866 millions USD. Le minerai de fer, dont le prix est retombé à son plus bas niveau depuis 2009 l’an dernier, a apporté une contribution de 3,8 milliards USD à l’EBITDA. Les activités dans l’aluminium y ont contribué pour 1,1milliard USD. Les contributions du cuivre, du charbon et du diamant ont été plus faibles. Pour 2016, Rio table sur 1milliard USD de réductions de coûts, contre 750millions USD l’an dernier. Les dépenses d’investissement ont baissé à 4,7milliards USD en 2015, chiffre le plus bas depuis 2010. En 2014, elles atteignaient encore 8,2 milliards. Elles s’établiront respectivement aux environs de 4 et 5milliards USD cette année et l’an prochain. À la fin de l’an dernier, la position nette d’endettement se montait à 11,7milliards USD.

Conclusion

Alors que cela n’était pas strictement nécessaire d’un point de vue financier, Rio Tinto a quand même réduit son dividende. Le rendement de dividende (brut) s’établit toujours aux alentours de 4%. Sur le plan opérationnel, Rio reste tributaire de l’évolution des cours des matières premières à court terme. L’action a gagné plus de 25% depuis le plancher du mois dernier, d’où la baisse (temporaire) du conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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