PinguinLutosa

Réduction de capital de 2,40 EUR par action

14,25 EUR – 3C

L’histoire du spécialiste des surgelés s’est réécrite plusieurs fois au cours des dernières années. Longtemps, la combinaison d’une faible rentabilité et d’une charge de dettes élevée, en plus de son statut de small cap, a maintenu le cours à un niveau (très) bas. Le spectaculaire désinvestissement de la division Lutosa a changé la donne. Le leader du marché mondial McCain Foods était disposé à mettre sur la table 225 millions EUR pour acquérir la société belge de frites surgelées. Lorsque les frères Van den Broeke ont souhaité vendre en 2007, Pinguin a profité de l’opportunité unique de racheter Lutosa avec le soutien de l’actionnaire de référence qui venait alors d’entrer dans la danse, Hein Deprez. Il y a cinq ans, 175 millions EUR avaient été déboursés. Autrement dit, la plus-value est confortable après cinq ans. Avec la vente de Lutosa, l’expansion spectaculaire du groupe a également pris fin. D’un chiffre d’affaires (CA) de 150 millions EUR pour Pinguin en 2005-2006, PinguinLutosa en tant que groupe a atteint un chiffre supérieur à 600 millions EUR en 2011 (et même près de 900 millions EUR en 2011-2012, un exercice de 15 mois clos le 31/3). Revenons un instant sur la chronologie. Celle-ci commence en 2007, outre l’achat de Lutosa, avec les acquisitions au Royaume-Uni de Padley Vegetables et des activités de transformation des légumes de Christian Salvesen. Après une pause, en 2010, PinguinLutosa a fait main basse sur les activités de d’Aucy Frozen Foods appartenant au groupe CECAB. Avec l’acquisition, PinguinLutosa est devenu le numéro deux européen des légumes surgelés. L’an dernier, le groupe flamand a encore signé un contrat avec GIMV sur l’achat de Scana Noliko, spécialiste des fruits et légumes frais, et actif dans la préparation des plats préparés tels les soupes, les sauces et les plats de pâte. L’assortiment de PinguinLutosa a donc été complété par des conserves alimentaires de qualité en verre et en métal. Les résultats annuels (clos le 31/3) font état d’une croissance du CA de 5,2%, à 876,5 millions EUR. Ce chiffre tient compte pour la dernière fois de la division Pommes de terre (264,4 millions EUR de CA au trimestre écoulé). La sensible hausse du CA dans les Légumes surgelés est principalement attribuable à l’activité CECAB. Les résultats après 12 mois sont meilleurs dans toutes les divisions, mais le département Légumes surgelés s’est particulièrement bien comporté. Le cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels – REBITDA a atteint 65 millions EUR, soit une augmentation de 22%, dont 25,7 millions EUR provenaient de la division Pommes de terre entre-temps vendue. Les Légumes surgelés ont vu leur REBITDA augmenter nettement, de 10,9 à 21,3 millions EUR, tandis que la division Conserves alimentaires a représenté 22,2 millions EUR de REBITDA. Le résultat net est ressorti à 11,6 millions EUR, contre -14,1 millions EUR. Soit par action, à 0,68 EUR contre -1,14 EUR. Cela dit, un élément est à prendre en compte pour l’avenir : 33% du REBITDA et 46,6% du REBIT provenaient des activités non-poursuivies, le groupe Lutosa. La direction avait une surprise agréable pour les actionnaires (fidèles) : en même temps que la finalisation de la reprise, une réduction de capital de 2,40 EUR par action a été annoncée.

PinguinLutosa redevient donc Pinguin. Les résultats de l’exercice écoulé sont prometteurs. Ceux-ci doivent contribuer à la rentabilisation ultérieure des activités Surgelés et Conserves. La réaction positive de cours à l’annonce surprenante d’une réduction de capital de 2,40 EUR par action peut être considérée comme justifiée. Nous pensons que le cours a cependant trop largement augmenté pour justifier un conseil d’achat. Nous abaissons donc notre conseil à “conserver” (rating 3C). La preuve d’une poursuite de la hausse de la rentabilité doit encore être fournie.

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