Nyrstar

Le rapport semestriel de l’entreprise métallurgique belge a reçu un accueil mitigé. Malgré la forte hausse du cours du zinc, nous voyons trop peu d’arguments pour relever le conseil pour l’instant.

Le rapport semestriel de l’entreprise métallurgique belge a reçu un accueil mitigé. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont diminué de moitié, passant de 167millions USD au premier semestre de l’an dernier à 84millions USD, à comparer aux 88millions USD du deuxième semestre de 2015. La production de zinc métal dans la division Traitement des métaux a reculé de 9% en raison d’une série d’interruptions de production planifiées et imprévues. Le prix moyen du zinc a baissé de 2134 à 1799USD la tonne (-16%) au 1ersemestre, alors que les frais de traitement reculaient de 17%, à 203USD la tonne. De ce fait, l’EBITDA a chuté de 183millions EUR à 104millions EUR (153millions EUR au 2esemestre de 2015). Heureusement, les perspectives paraissent meilleures pour le 2esemestre. Le prix du zinc a en effet nettement rebondi, d’un plancher à 1468USD la tonne à 2248USD la tonne actuellement dans le cadre d’un rééquilibrage de l’offre et de la demande. Pour les fonderies, c’est cependant une arme à double tranchant, puisque l’offre réduite de minerai de zinc (la matière première des fonderies) exerce une pression baissière sur les frais de traitement. Il reste donc crucial que la transformation du site australien de Port Pirie en une unité de transformation multimétaux de haute technologie progresse conformément au calendrier prévu. Le site doit arriver à vitesse de croisière au 2esemestre 2017 pour apporter un surcroît d’EBITDA de 80millions EUR par an à partir de cette date. Dans la division minière, la production de zinc en concentré a baissé de 39% à 65.000tonnes à la suite des fermetures de Campo Morado, Myra Falls et Middle Tennessee Mines. L’EBITDA s’est contracté de 5millions EUR, à -6millions EUR, mais les économies plus élevées que prévu ont compensé en partie le recul des cours des métaux et de la production. L’objectif de vendre tous les actifs miniers pour la fin juin s’est avéré trop optimiste. Jusqu’à présent, seule la vente pour 25millions USD (avec possibilité de paiements supplémentaires liés à l’évolution du cours du zinc) d’El Toqui au Chili a été annoncée. La hausse du cours du zinc a cependant appâté de nouveaux acheteurs potentiels et des transactions supplémentaires sont attendues au 2esemestre. Les problèmes de la division minière ont incité le groupe à acter une réduction de valeur supplémentaire de 106millions EUR (124millions EUR avec El Toqui), la valeur comptable résiduelle des actifs miniers retombant ainsi à 322millions EUR. Pour leur vente, on table sur une fourchette comprise entre 100 et 200millions EUR. La perte nette s’est légèrement contractée, de 250millions EUR à 242millions EUR. La position nette d’endettement s’élevait à 668millions EUR, contre 639millions EUR fin mars. En plus des lourdes mesures de financement du 1ersemestre, Nyrstar a émis une obligation convertible pour 115millions EUR (échéance 2022, cours de conversion de 9,6EUR et coupons de 5%) en juillet. En août, un contrat de livraison de zinc métal à Trafigura conclu précédemment a été porté à 175millions USD.

Conclusion

L’action réagit négativement au rapport semestriel. L’entreprise danse toujours sur une corde raide, et la vente des mines est indispensable. La baisse des marges dans les fonderies est également un point à surveiller. Malgré la forte hausse du cours du zinc, nous voyons trop peu d’arguments pour relever le conseil pour l’instant.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

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