Mosaic: un exercice 2019 déplorable

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Le géant américain des engrais n’ayant pas fait mieux au 4e trimestre qu’au cours des trois précédents, très décevants, l’on peut qualifier l’exercice entier de médiocre. Son cours a fort baissé – il faut remonter à 2006 pour en trouver des niveaux plus faibles encore.

Nombre d’éléments ont gâché l’exercice écoulé: la rupture d’un barrage appartenant à Vale, au Brésil, une météo extrêmement mauvaise aux Etats-Unis, les incertitudes qu’a entraînées la guerre commerciale sino-américaine, mais aussi, la surabondance des stocks, qui a exercé une pression sur les prix des engrais. En conséquence, la direction de Mosaic a revu à la baisse plusieurs fois ses perspectives pour 2019. Celles émises pour le 4e trimestre étaient toutefois légèrement plus favorables, entre autres en raison de la limitation de la production décidée par les principaux acteurs du secteur, mais n’ont pas été atteintes car la fertilisation a été difficile en automne, aux Etats-Unis.

A l’issue du 3e trimestre, Mosaic avait réduit les fourchettes prévisionnelles annuelles de cash-flow opérationnel récurrent (Rebitda) à 1,4-1,5 milliard de dollars (initialement: 2,2-2,4 milliards) et de bénéfice net récurrent par action à 0,5-0,6 dollar (auparavant: 2,1-2,5 dollars). Mais au 4e trimestre, le Rebitda a diminué de 65,8% par rapport à 2018, passant de 590 millions à 202 millions de dollars, tandis que le revenu net récurrent plongeait à -0,29 dollar par action (contre + 0,77 dollar en 2018) alors que -0,01 dollar était attendu. Sur l’année, ce dernier ne s’est établi qu’à 0,16 dollar. Le chiffre d’affaires (CA) aussi a reculé au 4e trimestre, de 18%, à 2,08 milliards de dollars, en raison de la baisse significative des volumes de potasse (à 1,5 million de tonnes) et de la diminution des prix des engrais phosphatés.

Mosaic a fait une dépense exceptionnelle de 1,1 milliard de dollars en 2019 (dépréciations de goodwill). Le groupe espère ainsi moins ressentir la mauvaise passe que traverse son marché. Grâce à l’accélération du démarrage du troisième puits de la mine d’Esterhazy, Mosaic a pu prolonger l’arrêt de l’usine de potasse de Colonsay en vue de réduire les charges d’exploitation. Ainsi les deux autres puits pourront-ils être fermés deux ans avant (à la mi-2022) la date prévue, ce qui fera économiser au groupe 300 millions de dollars. Ajoutons qu’une usine de production de phosphate (Plant City) a été fermée définitivement (coûts: 110 millions de dollars; dépréciations: 341 millions) et que les économies résultant de l’acquisition de Vale Fertilizantes sont plus importantes que prévu à fin 2019 (330 millions; 275 pronostiqués) et qu’un surcroît de Rebitda de 200 millions est attendu d’ici à 2022.

Au 4e trimestre, Mosaic a acté une perte nette de 921 millions de dollars, ou 2,43 dollars par action, et sur l’année complète, de 1,07 milliard de dollars, ou 2,78 dollars par action. Heureusement, la production d’engrais phosphatés a complètement redémarré depuis décembre, les stocks s’étant suffisamment amenuisés et la demande aux Etats-Unis restant bonne. Les perspectives pour 2020 sont encourageantes, mais plusieurs points d’interrogation demeurent. Sur le marché des phosphates aussi, la Chine (fermetures d’usines en raison du coronavirus) jouera un rôle important.

Conclusion

Notamment parce qu’il a investi considérablement au Brésil ces dernières années, Mosaic demeure un acteur de première ligne. Nous sommes plus optimistes que le marché: nous fondant sur l’amélioration de la situation de l’offre et de la demande de phosphates en particulier, nous anticipons une reprise significative du secteur des engrais cette année.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 17,46 dollars

Ticker: MOS US

Code ISIN: US61945C1036

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 6,61 milliards USD

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: 23,5

Perf. cours sur 12 mois: -44%

Perf. cours depuis le 01/01: -18%

Rendement du dividende: 1,1%

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