Le grand nettoyage chez Schlumberger?

Après l’éviction de Paal Kibsgaard, nous supposons que le groupe adoptera d’autres mesures encore, à même de soutenir le redressement du bénéfice en 2020.

Nous attendions avec un intérêt plus marqué que de coutume les résultats du géant franco-américain des services pétroliers Schlumberger pour le troisième trimestre, car l’action a fait son retour dans le portefeuille modèle, et aussi car il s’agissait des premiers résultats présentés depuis le départ de Paal Kibsgaard (directeur et président du conseil d’administration pendant près d’une décennie). Olivier Le Peuch, un fidèle soldat (32 ans de carrière à son actif chez Schlumberger), a en effet repris les rênes du groupe le 1er août – un passage de témoin perceptible au niveau des résultats. Le Français a en effet commencé son mandat avec des chiffres rouge vif, et notamment une perte nette de 11,4 milliards de dollars, soit 8,22 dollars par action, du fait d’une dépréciation de 12,7 milliards de dollars au titre d’acquisitions passées. L’opération de nettoyage est donc amorcée, et nous nous en réjouissons – tout comme le marché, d’ailleurs.

Des chiffres meilleurs que prévu

Autre bonne nouvelle, les résultats opérationnels du troisième trimestre ont été assez satisfaisants. Entre juillet et septembre, un chiffre d’affaires de 8,54 milliards de dollars a été réalisé, quasi identique à celui du troisième trimestre de 2018 (8,50 milliards de dollars) et en hausse de 3% par rapport aux 8,27 milliards de dollars du deuxième trimestre de 2019. Les analystes tablaient en moyenne sur 8,50 milliards de dollars; leurs prévisions ont donc été légèrement dépassées. Si nous faisons abstraction des énormes dépréciations, le bénéfice par action (BPA) s’établit à 0,43 dollar, alors qu’il ne dépassait pas 0,35 dollar au même trimestre de l’an dernier (+23%). Il est cependant en recul par rapport au BPA de 0,46 dollar enregistré au deuxième trimestre de 2019 (-7%). Le consensus tablait sur 0,40 dollar.

Par rapport au trimestre précédent, la marge d’Ebit (bénéfice opérationnel/chiffre d’affaires) passe de 11,7 à 12,8%. Pour 2019, les analystes tablent en moyenne sur un BPA de 1,46 dollar, en baisse de 0,16 dollar ( près de 10%) par rapport à l’exercice passé. Il y a un an, les analystes prévoyaient encore 2,40 dollars par action pour 2019. Pour le dernier trimestre de cette année, le consensus s’établit à 0,38 dollar (contre 0,36 dollar au quatrième trimestre de 2018) pour un chiffre d’affaires de 8,4 milliards de dollars (contre 8,2 milliards de dollars il y a 12 mois). C’est grâce à son expertise technologique, qui en fait l’acteur le plus performant pour les projets dans le gaz de schiste, et à son empreinte mondiale (il est présent dans 85 pays) que Schlumberger domine son marché.

Un bénéfice à redresser

L’action est proche de son plus bas niveau depuis plus de 10 ans. L’éviction de Paal Kibsgaard est une bonne chose. Nous espérons que de nouvelles mesures suivront, à même de soutenir le redressement du bénéfice l’an prochain. A 1,2 fois la valeur comptable et un rapport valeur de l’entreprise/Ebitda (cash-flow opérationnel) attendu de 8,5 pour 2020, l’action est prête à opérer un important mouvement de rattrapage. Nous recommandons clairement son achat (rating 1A). Nous étudions les possibilités d’étoffer encore notre position.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 35,11 dollars

Ticker: SLB US

Code ISIN: AN8068571086

Marché: NYSE

Capit. boursière: 48,6 milliards USD

C/B 2018: 25

C/B attendu 2019: 24

Perf. cours sur 12 mois: -31%

Perf. cours depuis le 01/01: -3%

Rendement du dividende: 5,7%

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