Engie, une opportunité à saisir

Le cours de l’action n’intègre pas encore la transformation profonde et rapide d’Engie. Les résultats sont pourtant devenus plus prévisibles. Et les perspectives sont encourageantes.

Ces dernières années, Engie s’est attelé à rendre ses résultats plus prévisibles et à assurer sa croissance. Celle du bénéfice est déjà plus constante. Si au cours de la période 2013-2015, le bénéfice opérationnel récurrent est allé décroissant, de 2016 à 2018, il a pris l’orientation inverse. Le cours n’intègre pas la nouvelle stratégie adoptée, axée sur la transition énergétique et les services: le rapport cours/bénéfice est de 13 et la valeur de l’entreprise correspond à environ six fois le cash-flow opérationnel (Ebitda). Or la direction du prestataire français de services d’utilité publique est confiante. Elle a, pour la première fois depuis plusieurs années, formulé une prévision de bénéfice à moyen terme. Jusqu’en 2021, l’Ebitda et le bénéfice opérationnel devraient s’accroître dans une fourchette, respectivement, de 3,5 à 6% et de 6,5 à 8,5% par an. Le rendement des capitaux investis devrait se hisser de 7,4% en 2018 à un niveau proche de 10% en 2021. L’action ne mérite-t-elle pas qu’on s’y intéresse? D’autant que la probabilité est plus grande que ces prévisions soient atteintes, depuis que le groupe a réduit considérablement le risque de mauvaises surprises.

En 2018, en effet, il tirait non moins de 93% de ses revenus de la vente d’énergie à prix régulés et de contrats. En 2015, c’était 71%, et les résultats évoluaient encore au gré des fluctuations sur les marchés des matières premières. Ces trois prochaines années, la croissance du bénéfice opérationnel devrait provenir principalement des services aux entreprises et aux ménages, et des énergies renouvelables. Les réseaux devraient procurer un bénéfice opérationnel stable, tandis que les centrales thermiques, actifs qu’Engie cède progressivement, apporteront un bénéfice opérationnel de plus en plus faible.

C’est surtout le parc nucléaire belge qui a érodé la rentabilité d’Engie l’an dernier. En 2018, les centrales n’ont été opérationnelles qu’un peu plus de la moitié du temps, ce qui a privé le groupe d’1,1 milliard d’euros de bénéfice opérationnel. Il espère que la fréquence passera à près de 80% cette année et l’an prochain, et à 93% en 2021.

Engie a achevé l’exercice 2018 sur un Ebitda stable. L’amélioration constatée dans les segments des énergies renouvelables et des services a en effet été neutralisée par les effets de change, les désinvestissements et les pertes consécutives aux défaillances des réacteurs belges. A périmètre comparable et à cours de change constants, l’Ebitda se serait inscrit en hausse de 5%. Cette année, les bénéfices et cash-flows opérationnels récurrents devraient commencer à progresser, certes timidement. Engie dispose d’une trésorerie suffisamment abondante pour pouvoir alléger sa dette à moins de 2,5 fois l’Ebitda, après les investissements prévus et le versement du dividende. A compter de cette année, le groupe reversera aux actionnaires 65 à 75% de son bénéfice récurrent: le dividende passe en conséquence à 0,78 euro par action, ce qui porte son rendement brut à 5,9%.

Conclusion

La direction d’Engie a annoncé une croissance du bénéfice, modeste mais constante, au cours des années à venir. Mais la saga du parc nucléaire belge a relégué au second plan cette bonne nouvelle, semble-t-il: la valorisation d’Engie demeure faible. Celle-ci pourrait s’apprécier, cette année. Nous maintenons dès lors notre conseil.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 13,2 euros

Ticker: ENGI

Code ISIN: FR0010208488

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 32,4 milliards EUR

C/B 2018: 14

C/B attendu 2019: 13

Perf. cours sur 12 mois: -5%

Perf. cours depuis le 01/01: +6%

Rendement du dividende: 5,9%

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