Du fait de la hausse constante de son cours ces dernières années, la valorisation d’Elia a aussi pris de la hauteur. Les investisseurs déboursent 15 fois le bénéfice escompté pour cette année et peuvent espérer un rendement de dividende brut de 3,6 %. Action intéressante en guise d’investissement défensif.

Alors que les compagnies d’électricité européennes traversent une période difficile, les gestionnaires de réseaux européens sont au contraire plutôt bien orientés. Les énergies éolienne et solaire tirent les prix de l’électricité vers le bas et exigent des investissements à grande échelle dans le réseau haute tension. Non seulement l’électricité produite doit être transportée à partir des parcs éoliens jusqu’au client final, mais les réseaux européens doivent également être mieux reliés les uns aux autres pour assurer une plus grande certitude en matière d’approvisionnement en cas de production d’électricité verte capricieuse. Elia investit également pleinement, tant dans le réseau belge que dans le réseau allemand, géré par la filiale 50Hertz. L’an dernier, Elia a investi 353millions EUR en Belgique. Sur la période 2016-2019, Elia a un programme d’investissement de 2,2milliards EUR en Belgique. En Allemagne, 50Hertz a investi l’an dernier 902millions EUR, et pour cette année également, il prévoit 848millions d’investissements. Pour les actionnaires d’Elia, c’est une très bonne nouvelle. Le bénéfice d’Elia est régulé par la loi: la règle de base veut qu’Elia perçoive un rendement juste sur les investissements consentis. En Allemagne également, les tarifs encouragent les investissements. Plus le groupe investit, plus il réalise de bénéfices. Ces investissements sont actuellement financés par des emprunts supplémentaires à un taux d’intérêt faible, ce qui permettra au bénéfice sous-jacent par action de continuer à augmenter dans les prochaines années. À terme, une augmentation de capital ne peut cependant pas être exclue. Les investissements des dernières années ont déjà trouvé écho dans les chiffres 2015. Le bénéfice opérationnel sous-jacent (EBIT) s’est accru de 9,8% et le bénéfice net sous-jacent de 14,6%. Le bénéfice net rapporté a même progressé d’un quart, mais ceci est attribuable à plusieurs éléments positifs exceptionnels, surtout au niveau de 50Hertz. Notons que 50Hertz n’est pas le seul à avoir connu une très bonne année 2015; le groupe Elia Transmission a vu son bénéfice sous-jacent progresser de 17%. C’est notable dans la mesure où en Belgique, le bénéfice dépend également du taux à 10ans des obligations d’État belges. Plus ce taux est faible, moins Elia peut réaliser de bénéfices. La poursuite de la baisse des taux à long terme a coûté 10,4millions EUR à Elia Transmission l’an dernier, mais ce contretemps a été largement compensé car Elia a pu remplacer son infrastructure vieillissante, ce qui lui a rapporté 12millions EUR au travers de limitations tarifaires. Elia ne pourra cependant pas compenser la baisse des taux de cette façon chaque année. Le cadre régulateur demeure certainement favorable jusqu’en 2018, mais pour 2016, la société a prévenu que les frais d’entretien des réseaux allemands en mer augmenteraient. Notons cependant aussi que le dividende a été relevé d’un centime, à 1,55EUR par action. C’est compréhensible, vu les programmes d’investissement lourds des prochaines années.

Conclusion

Du fait de la hausse constante de son cours ces dernières années, la valorisation d’Elia a aussi pris de la hauteur. Les investisseurs déboursent 15fois le bénéfice escompté pour cette année et peuvent espérer un rendement de dividende brut de 3,6%, ce qui est intéressant dans le contexte actuel de faibles taux. En tant qu’investissement défensif, l’action reste intéressante. Nous la sortons cependant de notre Sélection.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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