Cameco profite d’une belle amélioration du sentiment

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Cameco s’attend à devoir acheter 11 millions à 13 millions de livres d’uranium sur le marché spot cette année. Ce n’est pas un problème, tant que le prix sur ce marché est inférieur au coût de production. Mais vu la pénurie mondiale qui s’annonce, cela ne durera pas.

L’action du producteur canadien d’uranium a atteint son plus haut niveau en près de sept ans. Sans véritable raison à première vue, puisque le prix de l’uranium ne bouge pratiquement pas sur le marché spot (livraison à court terme) depuis plusieurs mois et que la production a été en grande partie interrompue. Un chiffre d’affaires (CA) est néanmoins engrangé, puisque Cameco doit respecter ses obligations contractuelles. L’uranium nécessaire à cette fin est puisé dans les stocks ou acheté sur le marché spot.

Fermée en décembre, Cigar Lake n’a rouvert que fin avril. Comme les autres mines ne sont pas opérationnelles, il n’y a pas eu de production au 1er trimestre. Cameco n’en a pas moins vendu cinq millions de livres d’uranium au prix de 32,5 dollars la livre en moyenne, soit 3% de plus qu’un an auparavant. Les revenus de la production ont chuté de 17%, à 205 millions de dollars canadiens (CAD), soit une perte de 65 millions CAD. La maintenance des mines inutilisées a coûté 33 millions CAD. Le personnel continue d’être payé, ce que compensent partiellement les subventions salariales accordées par le gouvernement. Toujours en activité, Fuel Services (traitement et raffinage) a produit 4.000 tonnes de combustible nucléaire, soit 8% de plus en glissement annuel, dont 2.600 tonnes seulement ont été écoulées (-16%), pour un CA de 84 millions CAD (-11%). La division est toutefois rentable. Le CA consolidé a cédé 16% d’une année sur l’autre, à 289 millions CAD. La perte nette a atteint cinq millions CAD, soit 0,01 CAD par action. Les premiers minerais extraits à Cigar Lake ont été expédiés à l’usine de traitement de McClean Lake le 22 avril. La part de Cameco (50%) dans la production de Cigar Lake est estimée à 9 millions de livres environ. La mine, qui avait été fermée à deux reprises, avait produit l’an passé cinq millions de livres d’uranium. Au rythme de production actuel, la joint-venture Inkaï (Kazakhstan; 40%) fournira à Cameco quatre millions de livres; aussi longtemps que McArthur River restera fermée, le rendement ne dépassera donc pas 13 millions de livres. Cameco s’attend à devoir acheter 11 à 13 millions de livres sur le marché spot cette année (estimation précédente: 8 à 10 millions). Ce n’est pas un problème, tant que le prix sur ce marché est inférieur au coût de production; mais vu la pénurie mondiale qui s’annonce, cela ne durera pas.

Cameco a décroché des contrats pour neuf millions de livres au 1er trimestre. Il dispose d’une trésorerie de 943 millions CAD et affiche une dette de 1 milliard CAD, dont la première tranche ne sera remboursable qu’en 2024. A cela s’ajoute une ligne de crédit de 1 milliard CAD, qui ne devrait pas être utilisée cette année. Dans le litige qui l’oppose à l’administration fiscale canadienne, la Cour suprême lui a, elle aussi, donné raison; il devrait pouvoir récupérer 785 millions CAD en espèces et en lettres de crédit émises, selon un calendrier non encore dévoilé. Il a d’ores et déjà perçu 10,3 millions CAD en remboursement de ses dépens.

Conclusion

Cameco, ce sont des actifs de qualité, des réserves élevées et un portefeuille de contrats à long terme. Le sentiment du marché à l’égard de l’uranium s’étant considérablement amélioré, le cours a été multiplié par deux depuis novembre. Il anticipe donc déjà la hausse du prix de l’uranium, même si la valorisation (1,8 fois la valeur comptable) n’est pas excessive. Le potentiel à long terme de Cameco reste important mais pour que son cours s’apprécie davantage dans un avenir proche, il faudrait que le prix de l’uranium augmente.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 20,35 dollars

Ticker: CCJ US

Code ISIN: CA13321L1085

Marché: NYSE

Capit. boursière: 7,9 milliards USD

C/B 2020: –

C/B attendu 2021: 45

Perf. cours sur 12 mois: +101%

Perf. cours depuis le 01/01: +49%

Rendement du dividende: 0,3%

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