Cameco: le quatrième trimestre fut le meilleur de 2019
Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires nettement supérieur aux attentes, au dernier trimestre de l’exercice passé.
Sur le plan opérationnel, le quatrième trimestre s’est révélé le meilleur de l’exercice 2019, pour Cameco. Le groupe a vendu 14 millions de livres d’oxyde d’uranium (U3O8) entre octobre et décembre, 11% de plus qu’un an plus tôt à la même période, mais sur l’exercice entier, 31,5 millions de livres ou 10% de moins qu’en 2018. Depuis plusieurs années, le coût de production de l’uranium est supérieur au prix du marché. Cameco n’a donc plus qu’une mine en service, Cigar Lake; jusqu’à nouvel ordre, Rabbit Lake, McArthur River et l’installation de traitement de Key Lake resteront fermées. Les charges d’entretien sont très élevées. Elles atteignent annuellement 150-170 millions de dollars. Cependant, les coûts de production sont nuls, puisqu’il revient moins cher de se faire livrer l’uranium que de l’extraire. Cameco n’a produit que 9 des 31,5 millions de livres qu’il a vendues: il a acheté 19 millions de livres (prévisions: 21-23 millions) et puisé dans ses stocks pour le solde. Au quatrième trimestre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 874 millions de dollars (+5% en glissement annuel), dépassant, et de loin, les attentes (800 millions). Le bénéfice net a lui aussi agréablement surpris.
Sur l’intégralité de l’exercice, Cameco a réalisé un CA de 1,86 milliard de dollars, soit 11% de moins qu’il y a un an, et un bénéfice net de 74 millions de dollars, contre plus du double en 2018. Mais compte tenu d’abondants cash-flows opérationnels – 527 millions de dollars -, la position financière du groupe reste relativement confortable. Fin 2019, le producteur d’uranium avait encore 1,06 milliard de dollars de liquidités, alors que sa dette s’élevait à un milliard de dollars. Il ne devra en rembourser la première tranche, de 400 millions de dollars, qu’en novembre 2022.
Pour ce qui a trait au litige du groupe avec l’Agence du revenu du Canada (ARC), l’audience de la Cour d’appel fédérale a été fixée au 4 mars prochain. Rappelons que Cameco avait obtenu gain de cause en première instance, en 2018, mais que l’ARC a interjeté appel. Si Cameco devait gagner en appel également, il se verrait rembourser les frais de justice et octroyer des dommages-intérêts.
Pour 2020, Cameco table sur une production inchangée: 9 millions de livres d’uranium et 13-14 millions de kilos d’UF6 (uranium enrichi). Il pronostique en outre une hausse de ses achats d’uranium (20-22 millions de livres) par rapport à l’an passé, pour compléter ses stocks. En vertu des contrats en cours, le groupe ne devra livrer cette année que 28-30 millions de livres d’U3O8. Si le cours de l’uranium demeure le même, Cameco verra reculer légèrement son CA.
En d’autres termes, une hausse du cours de l’uranium serait bénéfique à Cameco, mais si elle n’intervient pas dans l’immédiat, le groupe pourra, grâce à sa belle situation financière, faire face à d’éventuels contretemps. Par ailleurs, à 0,9 fois la valeur comptable, la valorisation est plutôt faible. Le titre demeure digne d’achat, mais ne devrait être choisi que par les investisseurs prudents.
Conseil: acheter
Risque: élevé
Rating: 1C
Cours: 8,571 dollars
Ticker: CCJ US
Code ISIN: CA13321L1085
Marché: New York Stock Exchange
Capit. boursière: 3,39 milliards USD
C/B 2019: –
C/B attendu 2020: –
Perf. cours sur 12 mois: -30,5%
Perf. cours depuis le 01/01: -4%
Rendement du dividende: –
Actions américaines
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