Sur les trois premiers mois de l’exercice 2019-2020 (février-avril), Inditex a vu la croissance de son chiffre d’affaires augmenter de 5% en un an. Mais le groupe nous avait habitués à mieux, les trois exercices précédents.
Inditex (pour Industria de Diseño Textil) est la société propriétaire de la marque Zara, que l’on ne présente plus. Au 30 avril 2019, l’on recensait 2.128 boutiques Zara. Bien que cette marque représente quelque 70% de son chiffre d’affaires (CA), Inditex en gère sept autres encore (Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe). Le groupe revendique 7.447 points de vente (un de moins qu’il y a 12 mois) dans 96 marchés et emploie plus de 150.000 personnes. Il est désormais présent en ligne sur la plupart de ses marchés, ce qui constitue un formidable atout.
Il n’y a rien de bien particulier à dire à propos du premier trimestre. En revanche, au cours de l’exercice annuel précédent, les ventes en ligne ont bondi de 27%, à 3,2 milliards d’euros (12% du CA consolidé et 14%, même, si l’on ne tient compte que des pays où le groupe est actif en ligne). Inditex réalise un très beau parcours, puisque son bénéfice augmente sans discontinuer depuis son entrée en Bourse. Son succès s’explique par son organisation flexible et intégrée, où stylisme, production, logistique et ventes fonctionnent en parfaite symbiose. Le groupe propose des produits toujours à la pointe de la mode (36.000 nouveaux articles par an). Les boutiques sont livrées deux à six fois par semaine; situées dans des emplacements sélectionnés avec soin, elles présentent un bon rapport qualité/prix. Les collections peuvent être ajustées en fonction des réactions des clients. Peu importe où ils se trouvent, les magasins sont livrés dans les 24 à 48 heures qui suivent leur commande.
La capitalisation boursière d’Inditex est passée de 18 à 78 milliards d’euros entre la fin de 2009 et aujourd’hui. Bien qu’elle ne soit plus aussi rentable désormais, l’action a procuré un rendement (bénéfice + dividende) de quelque 350% ces 10 dernières années. Sur les trois premiers mois de l’exercice 2019-2020 (clôture le 31/1), le groupe a réalisé un CA de 5,92 milliards d’euros, soit une augmentation de 5% en un an – la progression la plus lente, néanmoins, en quatre ans. Le bénéfice net a bondi de 10%, à 736 millions d’euros, incidence positive (21 millions d’euros d’augmentation sur 66) de l’application de la norme IFRS 16 aux contrats de location comprise. En augmentant de 6%, le bénéfice brut porte la marge brute à 59,5%, contre 58,9% auparavant. Inditex disposait fin avril d’une trésorerie de 5,3 milliards d’euros, mais il faut savoir qu’il ne possède que quelques-uns de ses magasins, les autres étant loués.
La direction refuse de céder à la pression concurrentielle sur les prix: elle accorde la priorité aux marges, davantage qu’au CA. Pour compenser le ralentissement de la croissance du CA et du bénéfice, le conseil d’administration a décidé de porter le taux de distribution (part du bénéfice payée à l’actionnaire) de 50 à 60%, soit, pour l’exercice 2018-2019, un dividende en hausse de 17%, à 0,88 euro brut par action, mais aussi, deux fois plus élevé exactement qu’au terme de l’exercice 2011-2012.
Conclusion
Inditex est une valeur de tout premier plan qui, en termes tant opérationnels que boursiers, affiche des performances nettement meilleures que celles de son concurrent Hennes & Mauritz (H&M). Reste que sa croissance ralentit depuis quelques années. L’avantage est qu’à 21 fois le bénéfice et à 13 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels escomptés pour l’exercice, sa valorisation est retombée à un niveau beaucoup plus raisonnable – quoique toujours loin d’être bon marché.
Conseil: conserver/attendre
Risque: faible
Rating: 2A
Cours: 24,94 euros
Ticker: ITX SM
Code ISIN: ES0148396007
Marché: Madrid
Capit. boursière: 77,7 milliards EUR
C/B 2018: 22
C/B attendu 2019: 21
Perf. cours sur 12 mois: -11%
Perf. cours depuis le 01/01: +11%
Rendement du dividende: 2,6%