Nomadisme digital: 5 conseils pour bien bosser depuis l’autre bout du monde

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Andy Stofferis est “digital nomad” depuis 2015. Co-fondateur d’une agence de marketing digital (Sendabee), il travaille exclusivement à distance. Actuellement basé au Kazakhstan, il a déjà posé ses valises dans une trentaine de pays. Voici ses cinq conseils pour réussir en tant que nomade digital.

Malgré certains clichés véhiculés sur les nomades numériques, voyager et travailler en même temps est loin d’être un conte de fées et est un mode de vie très difficile à adopter sur le long terme. Mais avec un brin d’expérience, de discipline et de rigueur, ce mode de vie ouvre les portes à de belles rencontres et de nouveaux horizons, tout en faisant fructifier une activité professionnelle à distance.

Voici plusieurs défis auxquels chaque nomade numérique est confronté tout au long de son parcours. Les relever démontre la faculté d’un individu de pouvoir prospérer dans un mode de vie nomade.

1. Travailler sans être distrait

Il est facile de se laisser distraire par les beaux paysages, de nouvelles rencontres et d’autres activités touristiques lorsqu’on voyage. Mais il y a un temps pour tout. Un “digital nomad” expérimenté adaptera en réalité un horaire 9h-17h (9-to-5). Son lieu de prédilection est le coworking, mais il travaille également à partir de certains cafés calmes et disposants d’une bonne connexion wifi. Une des erreurs les plus fréquentes est probablement de travailler à partir de son logement. Cela crée un effet de double isolement : 1) loin de son pays et 2) coupé de la destination dans laquelle le nomade numérique se trouve.

L’autre erreur est de vouloir se déplacer d’une destination à une autre trop rapidement. Il est important de rester au minimum un mois dans chaque ville pour pouvoir travailler efficacement tout en s’imprégnant de son nouvel environnement. Pour ma part, je reste bien souvent entre 3 à 6 mois au sein d’une même ville avant de changer d’endroit.

Inversement, il est impossible d’exercer une activité en tant que “digital nomad” en changeant d’endroit toutes les semaines (du moins, lorsqu’on travaille à plein temps). C’est une expérience que j’ai tentée à mes débuts, mais j’ai rapidement abandonné dû au train de vie épuisant que cela induit et à une productivité fortement amoindrie.

2. Convaincre et rassurer ses clients à distance

Le nomadisme numérique est encore très peu répandu en Belgique.

Tout dépend vraiment de chaque client potentiel, disposant de sa propre culture d’entreprise. Par conséquent, je travaille exclusivement avec des clients qui sont ouverts par rapport à ce mode de vie en éclosion. Il n’y a pas de profil type de clients. Il m’est possible de travailler avec des entreprises internationales mais aussi avec des PME et startups. La clé est d’établir une bonne communication avec chaque client. Comment ? Voici quelques exemples : fournir des rapports statistiques périodiques, réaliser des conférences vidéos à intervalles réguliers, avoir des échanges journaliers via des outils de communication tels que Slack ou WhatsApp. Le but est de “tangibiliser” au maximum la relation-client avec les moyens technologiques actuels (qui ne sont pas des moindres en 2019).

En termes de prospection commerciale, je travaille avec deux commerciaux (un en Belgique, un à Londres) qui interviennent parfois dans mes échanges avec mes futurs clients, et les rencontrent dans leurs bureaux dans le but de les rassurer avant toute collaboration.

Je reviens également en Belgique pour finaliser chaque nouveau contrat afin de rencontrer mes clients en personne avant d’entamer la collaboration. Car évitons les amalgames, ce n’est pas parce que je suis nomade numérique que je n’aime pas le contact humain, bien au contraire.

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3. Garder ses habitudes peu importe la destination

Le plus grand défi d’un “digital nomad” est de pouvoir garder certaines habitudes où qu’il aille. Pour moi, c’est par exemple la possibilité de jouer au football, faire du running, méditer tous les matins, etc.

Tout cela est possible avec un travail de recherche efficace avant de se diriger vers une nouvelle destination. Par exemple, le choix du logement est primordial (au niveau de la localisation et du type de logement sélectionné). Au sein de chaque destination, il y a toujours des personnes (habitants et expatriés) qui sont en mesure d’aider et de recommander les endroits à fréquenter (exemple : une école de salsa ou de théâtre où il est possible de suivre des cours en anglais).

4. Poursuivre son apprentissage

Beaucoup pensent qu’il n’est pas possible d’apprendre tout en adoptant un mode de vie nomade. C’est forcément plus compliqué, mais loin d’être impossible pour les “nomades numériques”.

Par exemple, une floppée d’activités sont réalisables via des cours en ligne (exemples : cours de chant, cours de piano, cours en marketing, etc.).

Il est également possible d’être suivi par un coach personnel (pour moi, c’est un coach d’art dramatique) qui va vous accompagner dans votre évolution via des sessions Skype régulières.

5. Vivre comme un “local”

Comme mentionné plus haut, il est important de trouver une cadence de voyage raisonnable. Le but est de rester suffisamment longtemps au sein de chaque nouvelle destination, afin de se créer de nouveaux liens d’amitié et de pouvoir sociabiliser comme toute personne sédentaire.

De nombreuses applications facilitent les rencontres avec d’autres personnes, partout à travers le monde.

  • Avec les habitants : couchsurfing, groupes Facebook.
  • Avec d’autres “digital nomads” présents au même endroit : www.nomadlist.com

Andy Stofferis, co-fondateur de Sendabee

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