« Impossible d’entreprendre sans envisager le numérique »
Les technologies numériques se sont immiscées dans chaque recoin de l’économie, au point qu’entreprendre sans les intégrer aujourd’hui relève de l’impossible. « Ne serait-ce que, simplement, pour satisfaire à ses obligations légales en termes de paiement ou de facturation », fait remarquer le premier invité de notre podcast Business Intelligence, Olivier Vandenabeele, expert en économie au service d’études de l’UCM, l’organisation des entrepreneurs francophones.
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Cela dit, ce constat s’accompagne de nuances importantes. La question de la numérisation ne porte pas uniquement sur les canaux de communication, mais aussi sur les activités des entreprises. Dans ce contexte, certains secteurs affichent de flagrantes disparités. « Dans une industrie où la technologie est inhérente, la transformation numérique doit être envisagée dès la création de l’entreprise ou de l’activité. À l’inverse, certains secteurs restent très manuels, comme celui de la construction », précise Olivier Vandenabeele.
« Pas besoin de sortir le bazooka »
Comme toute évolution, la digitalisation doit répondre aux réalités du terrain. Outre le secteur, il convient de tenir compte de la taille de l’entreprise, de son développement historique et de la croissance recherchée. Jouent alors un rôle déterminant « la volonté ou l’appétence de l’entrepreneur lui-même à utiliser ces technologies. Car il y a des entreprises qui se portent très bien sans technologie », souligne Vandenabeele.
De plus, le principe d’adéquation va de pair avec celui de précaution. Comme tout outil professionnel, les solutions numériques peuvent s’avérer à double tranchant. Pour qu’elles apportent effectivement de la compétitivité, la transformation doit être menée correctement.
« Une étude a montré que la numérisation bien menée d’une entreprise peut augmenter sa rentabilité jusqu’à 40 %. Mais, si elle est opérée de manière incorrecte ou non coordonnée, elle risque de nuire, entraînant parfois jusqu’à 20 % de perte de rentabilité », tempère l’expert du service d’études de l’UCM. « Il faut bien réfléchir avant de l’implémenter et ne pas vouloir sortir tout de suite le bazooka quand on est indépendant ou une petite entreprise. L’important, en construisant un modèle autour des technologies, est de toujours servir le cœur de l’activité de l’entreprise. »
Relativiser les (r)évolutions technologiques
Les progrès du numérique se font plus rapides et impactants que jamais. On pense notamment au boom des intelligences artificielles génératives. Submergés par les données et secoués par l’IA, les dirigeants de PME peuvent se sentir égarés, emportés par la marée technologique. Une interrogation légitime s’impose : comment garder le cap ?
« Certaines entreprises globalement technophiles n’ont pas attendu le boom des GPT pour implémenter des éléments d’intelligence artificielle au sein de leurs processus. D’autres, en revanche, se posent des questions, peut-être plus réfractaires. Là encore, elles ne doivent pas hésiter à se faire accompagner, mais surtout à se renseigner et à tester. Il existe de nombreux outils, même gratuits, qui permettent déjà de se faire une idée plus précise et d’en évaluer l’utilité », recommande l’expert de l’UCM.
À emporter
3 questions simples, 3 réponses simples d’Olivier Vandenabeele :
Pourquoi numériser ?
« Pour gagner du temps, pour gagner de l’argent et pour gagner un peu en tranquillité. »
Numériser, oui, mais quoi ?
« Ce qu’on aime le moins faire, comme automatiser certaines tâches, par exemple. »
Comment numériser au mieux ?
« Par petites touches, graduellement. Avec envie aussi, jamais contraint ni forcé. »
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