Détenteur des droits audiovisuels du championnat belge de football, le groupe britannique DAZN a brusquement suspendu les négociations avec les opérateurs Proximus, Orange et Telenet avant le coup d’envoi de la saison 2025-2026. Résultat: aucun match de la Jupiler Pro League ne sera diffusé à la télévision en ce début de championnat. Jusque quand ? Mystère. Une chose est sûre: ce bras de fer commercial risque d’isoler temporairement le foot belge du grand public.
C’est un véritable coup de tonnerre dans le paysage médiatico-sportif belge. À quelques jours du coup d’envoi de la saison 2025-2026 de la Jupiler Pro League, l’écran reste noir chez les opérateurs Proximus, Orange et Telenet en matière de football belge. Le groupe britannique DAZN, détenteur des droits audiovisuels du championnat pour la période 2025-2030, a en effet suspendu les négociations avec ce trio d’acteurs censés relayer les matchs de la Pro League contre une certaine somme d’argent.
L’information, tombée ce lundi et confirmée par plusieurs sources, illustre la tension croissante autour d’un dossier devenu ultrasensible. En décembre dernier, DAZN avait raflé les droits du football belge pour un montant annuel de 84,2 millions d’euros, inférieur aux 103 millions précédemment versés. Un tarif “avantageux” côté DAZN, mais qui s’avère désormais source de blocage. Car malgré ce prix revu à la baisse, les opérateurs télécoms restent frileux à l’idée de s’aligner sur les conditions exigées par le groupe britannique pour la diffusion de ses contenus footballistiques. DAZN soupçonne même, de son côté, des discussions concertées entre les opérateurs pour faire baisser artificiellement la valeur de son produit. Ambiance…
Poker menteur
Dans ce jeu de poker menteur, chacun campe aujourd’hui sur ses positions. Proximus et Telenet affirment avoir négocié de bonne foi avec des offres ‘‘conformes au marché’’ et les deux opérateurs ont d’ailleurs baissé récemment leurs tarifs consommateurs pour compenser l’absence momentanée de matchs belges. Orange/VOO regrette aussi la décision de retrait unilatéral de DAZN, mais en coulisses, tous espèrent une reprise prochaine des pourparlers. Officiellement, la porte reste donc entrouverte dans cette théâtralisation de dernière minute…
Ce bras de fer ne va toutefois pas sans risques. Pour DAZN, tout miser sur son application — et donc sur un modèle 100 % plateforme digitale — représente un pari ambitieux sur un marché belge où la consommation de sport reste largement liée à l’abonnement télé traditionnel. DAZN promet une communication imminente pour “rassurer le public”, mais du côté des fans, l’incertitude demeure.
Il reste que l’accessibilité promise par la Pro League et son CEO Lorin Parys semble aujourd’hui compromise. À trop jouer la montre, l’image du football belge pourrait, elle aussi, s’en trouver brouillée…