Comment déployer les solutions blockchain ? Lignes directrices et autres bonnes pratiques

LA BLOCKCHAIN ne doit pas être un objectif mais un outil déployé pour atteindre des objectifs spécifiques. © GETTY IMAGES
François Remy Journaliste

Pour réussir le déploiement de solutions blockchain, les entreprises peuvent s’inspirer de lignes directrices et autres bonnes pratiques.

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Il faut se rendre à l’évidence. Si une entreprise estime qu’il n’existe aucun intermédiaire à supprimer dans ses processus d’information, si elle ne gère pas d’actifs numériques en quantité significative et si elle dispose déjà d’un historique généralisé des données, elle n’a aucune raison de vouloir recourir à tout prix à une blockchain. A contrario, si une entreprise a besoin de pouvoir davantage contrôler des fonctionnalités, de coordonner des intervenants dont les intérêts ne sont pas parfaitement alignés ou encore d’assurer un caractère public à ses transactions, la blockchain propose de sérieux arguments.

Prenons l’exemple d’une organisation qui recourt à plusieurs systèmes d’information impliquant plusieurs intermédiaires qui ne communiquent pas forcément entre eux. Consolider les données s’avère alors chaque fois laborieux et chronophage, augmentant le risque d’erreurs et autres incohérences. Un frein au développement de l’entreprise que peut lever la blockchain.

Le but d’un tel déploiement reste d’apporter une solution fonctionnelle pour l’ensemble des partenaires. En consultant les parties prenantes, il devient possible de prendre conscience des défis concrets, de terrain, à surmonter. L’adage populaire de la Silicon Valley, “scratch your own itch” (“grattez votre propre démangeaison”, réglez d’abord vos problèmes), garde toute sa pertinence, à ceci près que l’approche se veut collective et collaborative.

Objectifs spécifiques

La blockchain est une pièce du puzzle des technologies de l’information qui, si elle est déployée correctement, complète les autres solutions utilisées chaque jour pour effectuer les tâches courantes et critiques dans une organisation.

A l’instar de toute autre technologie, son implémentation nécessite une attention particulière aux aspects économiques et aux modèles d’affaires, tout autant qu’à la sensibilisation des collaborateurs. La blockchain ne doit pas être un objectif mais un outil déployé pour atteindre des objectifs spécifiques.

“L’essence de la blockchain est d’offrir un nouveau mode de collaboration grâce à la décentralisation”, rappelle le World Economic Forum (WEF) en préambule de sa boîte à outils, fruit de pratiques testées et éprouvées par une communauté de plus de 100 organisations. “En même temps, il est important de garder à l’esprit que la décentralisation n’est pas un quitte ou double mais un objectif équilibré qui peut nécessiter des compromis pour des raisons pratiques. Un système peut nécessiter à la fois des éléments centralisés et décentralisés.”

Mais qu’importe qu’une organisation cherche à gagner en efficacité, à renforcer la confiance avec les contreparties ou à bénéficier d’autres avantages potentiels de la blockchain, elle doit toujours tenir compte des principaux facteurs techniques et non techniques de succès et d’écueils des domaines tels que la gouvernance, l’interopérabilité, la cybersécurité et la réglementation.

Facteurs de réussite

Gouvernance. La blockchain se montre plus efficace lorsqu’elle est utilisée pour automatiser des flux de données entre de multiples entités. Cependant, cela nécessite un écosystème avec une structure de gouvernance convenue définissant les rôles et les comportements des participants, comment et quelles informations seront partagées, la propriété des données, les critères d’entrée et de sortie ou encore le financement… Réfléchir à ces facteurs dès le début et planifier en conséquence comment les gérer est l’étape sine qua non pour déployer avec succès une solution blockchain.

Interopérabilité. Le défi de l’interopérabilité, c’est le défi d’inciter fournisseurs de solutions et utilisateurs de concevoir et implémenter un projet blockchain qui répond le mieux aux besoins de l’ensemble des parties prenantes. Une entreprise désireuse de se mettre à la “chaîne de blocs” doit profiter de cette technologie pour optimiser la capacité des systèmes informatiques à échanger des données et trans- férer des actifs avec d’autres systèmes, tout en conservant la cohérence des informations

Protection des données. L’un des plus grands obstacles à l’adoption de la blockchain intervient au niveau de la perception: nombre d’entreprises ont le sentiment de perdre le contrôle sur leurs données. Avec une bonne planification de projet et une bonne communication, ce problème peut cependant être grandement atténué. “La technologie blockchain n’exige jamais qu’une organisation révèle plus de données qu’elle ne le souhaite”, fait remarquer le WEF. La cryptographie offre une réelle flexibilité pour assurer aux entreprises que leur solution blockchain répond à la fois à leurs préoccupations en matière de protection des données et de confidentialité et à celles des autres partenaires.

Cybersécurité. Entre détracteurs considérant la technologie comme intrinsèquement inadaptée et enthousiastes la présentant comme une solution globale “non piratable”, la vérité se situe quelque part au milieu. Les solutions blockchain d’entreprise ne sont pas autonomes. Elles ont besoin de connectivité, d’utilisateurs et de processus métier. Leur sécurité est directement liée à la sécurité des autres systèmes avec lesquels elles interagissent. Le bruit médiatique autour de la technologie blockchain a polarisé les opinions quant à la sécurité.

Compromis. A l’image de bon nombre de projets entrepreneuriaux ou industriels, le déploiement d’une solution blockchain s’opérera au rythme de compromis en matière de sophistication technique et de budget, de formation RH et de culture technologique. Le parcours d’obstacles informatique comporte des enjeux en termes de vitesse de traitement, d’intermédiation, de coûts de transaction – financiers ou en termes de puissance de calcul, d’intégration de données non pertinentes, etc.

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