Accord sur le prolongement de Doel 4 et Tihange 3 : tout comprendre

La centrale nucléaire de Doel. © Getty Images (Thierry Monasse/Getty Images)

Des mois après le préaccord, le gouvernement fédéral et Engie sont parvenus à un accord sur le prolongement des réacteurs nucléaires. L’approvisionnement lors de l’hiver 2025-26 sera-t-il garanti ? Qui paiera (et combien) pour l’élimination des déchets ? Pourquoi un accord aujourd’hui ?

Fumée blanche entre la Vivaldi et l’énergéticien français. Les deux derniers réacteurs seront bien prolongés de dix ans, annoncent-ils ce jeudi matin. Il s’agit d’un accord “intermédiaire”. Il devrait être définitivement ratifié en juillet.

Hiver 2025-26

Une des grandes questions du prolongement des réacteurs était l’approvisionnement d’électricité lors de l’hiver 2025-26. Auparavant, il avait été convenu de sortir du nucléaire pour 2025. Avec la guerre en Ukraine et la crise énergétique, la donne a changé et le gouvernement a voulu prolonger les deux réacteurs les plus jeunes. Mais il n’était ainsi pas sûr que les deux réacteurs puissent tourner lors de l’hiver 2025-26.

Or, l’accord prévoit que cela pourrait être possible. Mais si et seulement si la réglementation est assouplie d’ici-là. Les réacteurs redémarreraient alors en novembre 2025. Sinon, l’accord prévoit que les deux parties s’engagent à faire “leurs meilleurs efforts pour redémarrer les unités nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 dès novembre 2026“.

La question reste donc ouverte, pour l’instant : la Belgique pourra-t-elle compter sur ces deux gigawatts (environ) d’électricité, et comment seront-ils remplacés si ce n’est pas le cas ?

Le prix

L’autre inconnue était le prix de l’élimination des déchets nucléaires (de tous les réacteurs), et à qui incomberait la facture. Les estimations était d’environ 20 milliards d’euros. La somme est connu : il s’agit finalement de 15 milliards d’euros, selon l’ONDRAF (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies).

C’est finalement Engie qui doit payer. Une première tranche est déjà attendue à l’été 2024, pour couvrir les coûts (futurs) de l’élimination des déchets hautement radioactifs et ceux qui seront stockés sous terre. Une deuxième tranche devra être payée “lors du début des opérations à long terme”. Elle concerne les déchets faiblement radioactifs stockés en surface.

Et puis c’est tout. Si la facture augmente par après, lors des opérations d’élimination des déchets par exemple, ce ne sera plus à Engie de payer, mais au gouvernement.

Le timing

Un accord sur le fil. On le sait, la date pour commander le combustible nucléaire approchait. Passé un certain délai, il n’aurait plus été possible d’en avoir à temps pour redémarrer les réacteurs en 2026.

Autre effet calendrier : le gouvernement est très affaibli avec le dossier du maire de Téhéran invité à Bruxelles et les débats autour de la démission (ou pas) de la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib. De plus, le président de l’Open VLD, Egbert Lachaert, a démissionné de son poste mercredi soir. L’occasion pour le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), de marquer le coup : ce gouvernement peut encore arriver à des accords. Un nouveau départ pour les autres dossiers en attente, comme la réforme fiscale ou les pensions ?

(avec agences)

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