Nucléaire : Ecolo avale des couleuvres

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Après avoir décidé la prolongation pour 10 ans des deux réacteurs les plus modernes, ceux de Doel 4 et Tihange 3, le gouvernement fédéral a demandé à Engie d’étudier la possibilité de prolonger trois autres réacteurs.

Politiquement, les écologistes avalent une grosse couleuvre dans le dossier nucléaire, avec la décision du gouvernement – dont ils font partie – de prolonger Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 pour deux ou trois années supplémentaires… dans un premier temps, en plus de Doel 4 et Tihange 3. Décriée par le passé, l’énergie nucléaire retrouve sa place dans le mix énergétique.

L’enjeu, c’est aussi le nucléaire de la nouvelle génération: le déploiement, à terme, des petits réacteurs modulables.

La Vivaldi fédérale avance, mais de façon chaotique en raison des réticences vertes. La guerre en Ukraine, les bouleversements géopolitiques et les menaces sur notre approvisionnement sont en effet passés par là, et les prolongations décidées – ou envisagées – des réacteurs nucléaires font suite à des rapports alarmistes d’Elia, le gestionnaire de réseau, pour les hivers prochains. L’objectif des verts reste le 100% renouvelable à l’horizon 2050, mais le nucléaire – décarboné – s’impose de plus en plus comme le complément idéal pour la période transitoire, davantage que le gaz, malmené par le chaos de ces derniers mois.

Loi détricotée

Jean-Marc Nollet, coprésident d’Ecolo, disait fin 2022 à Trends-Tendances que son parti n’avait “plus de tabous” en la matière. Il a ensuite répété à d’autres médias que son ADN n’était plus “nucléaire, non merci”.

La loi sur la sortie du nucléaire, votée en 2003 sous le gouvernement arc-en-ciel dirigé par Guy Verhofstadt, reste toutefois un acquis majeur des écologistes au pouvoir. Et l’idée de voir cet étendard détricoté maille après maille ne fait forcément pas leur bonheur. Ecolo va-t-il boire le calice jusqu’à la lie? Au sein de la majorité fédérale, un nombre croissant de partis souhaitent l’abolition de cette loi de 2003. L’ancienne ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), a déposé une proposition de loi en ce sens et se dit prête à voter celle de la N-VA si rien ne bouge.

L’enjeu, c’est aussi le nucléaire de la nouvelle génération: le déploiement, à terme, des petits réacteurs modulables. Ecolo s’y oppose. Jusqu’à quand pourra-t-il tenir cette ligne?

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