Le vent du Brexit menace de couler la pêche belge

Bateaux de pêche à Ostende

En 1666, le roi Charles II accordait à Bruges le droit perpétuel d’envoyer 50 bateaux pêcher au large de l’Angleterre. Trois siècles et demi plus tard, l’accès des pêcheurs belges aux poissonneuses eaux britanniques est menacé par le Brexit.

Pour les pêcheurs belges, le Brexit représente deux dangers. Si la petite flotte perd son accès aux eaux britanniques, elle perd 50 à 60% de ses revenus, souligne l’association des propriétaires de bateaux Rederscentrale. Et même si les négociateurs trouvent un accord préservant les quotas de pêche, le retour d’une frontière douanière et réglementaire à Douvres va provoquer embouteillages et retards. Des files d’attentes de centaines, voire de milliers de camions risquent de se former, menaçant l’acheminement rapide du poisson à Ostende, et donc sa fraîcheur.

Selon Marc Vieren, un responsable de la Rederscentrale, l’industrie pourrait peut-être survivre à la perte de l’accès à la pêche côtière dans les 12 milles marins au large du littoral britannique.

Mais si le Brexit empêche l’accès aux eaux plus profondes de la zone économique britannique, “c’est une catastrophe pour nous”. Or la flotte belge est déjà affectée par les conséquences de la pandémie de Covid-19: les restaurants, comme ceux d’Ostende, qui proposaient raies et turbots, ont fermé et les prix ont chuté de 20% depuis vendredi dernier.

Avant l’épidémie, les pêcheurs belges connaissaient une bonne année. Les propriétaires ostendais ont commandé au moins trois nouveaux bateaux à un chantier naval néerlandais.

“C’est très clair qu’il n’y a pas de survie possible sans accès aux eaux britanniques”, prévient M. Brouckaert, directeur de la Rederscentrale.

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