La Belgique de la honte: “Les politiques sont des freins à des réformes indispensables”

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le monde politique belge n’est pas à la hauteur des multiples crises qui s’accumulent: vieillissement de la population, révolution économique, défi climatique, redressement de la Wallonie et de Bruxelles… La faute au court-termisme, à des partis déchirés et à des baronnies mal placées.

Un risque de faillite ou, du moins, d’effondrement budgétaire, pointé du doigt par les organisations de contrôle belges et internationales. Des défis majeurs: changement climatique, vieillissement de la population, basculement géopolitique, révolutions économiques avec l’intelligence artificielle en toile de fond… Et des tensions communautaires qui resurgissent, tandis que la montée des populismes risque de générer un vote sanction pour notre démocratie lors du scrutin de 2024.

Il y a le feu à la maison Belgique et le monde politique semble impuissant. Sans que cela soit exprimé aussi crûment, tous nos interlocuteurs – entrepreneurs, académiques, politiques dans l’opposition… – expriment un sentiment de “honte” au sujet de la façon dont ce pays est piloté, en raison du morcellement des intérêts partisans. Leur préoccupation est grande: on se dirige droit dans le mur sans agir suffisamment pour l’éviter.

Le sexe des anges

Le gouvernement fédéral d’Alexander De Croo (Open Vld) agit tant bien que mal, comme en témoigne le récent accord budgétaire réalisant 1,75 milliard d’économies, mais peine à faire atterrir les réformes de fond nécessaires à plus long terme (pensions, fiscalité, marché du travail) tandis que les présidents de partis s’étripent à intervalles réguliers. Les gouvernements wallon et bruxellois d’Elio Di Rupo (PS), Rudi Vervoort (PS) ne sont pas à la hauteur de l’enjeu vital du redressement et semblent surtout gérer leurs fractures internes. Quand ce n’est pas un acteur extérieur, Merlin retirant le projet Legoland du site de Caterpillar, qui les rappelle à l’ordre.

“C’est comme si une bulle politique s’était construite en marge de la réalité.”

En Fédération Wallonie-Bruxelles, PS et MR se sont disputés sur le sexe des anges avec le bras de fer surréaliste sur la création d’une faculté de médecine à l’université de Mons, qui a failli mettre la majorité à terre. A peine signé, le compromis était déjà interprété différemment de part et d’autre. Et cela n’est pas forcément mieux au Nord: le gouvernement flamand de Jan Jambon (N-VA) a lui aussi dû se battre pour survivre sur le dossier sensible de la limitation de l’azote dans l’agriculture.

“Les présidents de partis ne sont plus des fournisseurs de solution en dernier recours, comme c’était le cas auparavant, mais des générateurs de problèmes”, dénonce Maxime Prévot, président des Engagés. “Je vois de plus en plus les politiques comme des freins à des réformes indispensables”, regrette Jean Hindriks, président de l’Economics School of Louvain. “En Belgique, ce sont toujours les mêmes maux qui provoquent les mêmes problèmes”, peste Jean-Yves Huwart, entrepreneur et auteur de plusieurs livres sur l’incapacité de la Wallonie à se redresser. “Faut-il encore remettre de l’huile sur un feu qui ne s’éteint jamais?”, soupire Pierre Mottet, président de l’Union wallonne des entreprises (UWE), non sans dénoncer le manque de consistance politique.

Des “freins aux réformes”

Signataire de l’appel d’une cinquantaine d’économistes dénonçant des finances publiques “insoutenables” publié avant l’accord budgétaire, l’économiste Jean Hindriks “regrette” qu’une réforme ambitieuse des pensions ne soit toujours pas décidée par le fédéral alors que le problème est connu et que le vieillissement de la population est le poids le plus lourd qui menace notre système social. Le professeur louvaniste sait de quoi il parle, lui qui a contribué aux travaux de la commission de réforme des pensions 2020-2040 mise en place par le gouvernement Michel en 2014.

Le président de l’Economics School of Louvain élargit le propos et dit comprendre les difficultés à l’origine de ce blocage, tout en les déplorant. “Je ne veux pas nécessairement blâmer les politiques, dit-il. Les crises se multiplient et les défis sont gigantesques. La tentation est grande de se replier sur soi-même ou de faire l’autruche. Nos responsables politiques sont très conscients de l’importance du vieillissement de la population ou de l’augmentation fulgurante des maladies chroniques: tout cela va nous coûter très cher. Le problème, c’est que la polarisation est grande entre gauche et droite, qu’elle se renforce dans un contexte de stagnation économique et que la gouvernance politique est très fragmentée avec sept partis au fédéral: cela est peu propice à la possibilité de dégager de grandes réformes. La logique du système veut que cela donne lieu à des marchandages, que l’on décroche de petits trophées sans cohérence d’ensemble. Nos élus doivent arrêter d’être dans le déni et expliquer aux gens que la solution viendra notamment d’une sobriété accrue.”

Selon lui, la Vivaldi n’intègre pas assez le changement de logiciel vertigineux auquel on assiste. “Tout est censé se régler d’un coup de baguette magique avec la perspective d’un taux d’emploi à 80%, explique-t-il. Pourtant, les incertitudes et les inquiétudes sur l’avenir de l’emploi sont grandes. L’intelligence artificielle représente une menace évidente et tangible, dès maintenant, pour notre économie de service et de consultance. Ce n’est pas un hasard si Elon Musk réclame une pause dans son développement. Cela nécessitera des réformes autrement plus importantes, notamment en matière de fiscalité. Pour les pensions, le dilemme est de savoir comment travailler plus longtemps si notre cycle de compétences se raccourcit avec les nouvelles technologies.”

En toile de fond, cette question lancinante: comment rendre notre système social soutenable dans un monde où les robots révolutionnent l’économie et où les plus âgés risquent le déclassement? “Le premier Carrefour entièrement autonome vient d’être lancé, les grands cabinets d’avocats licencient massivement aux Etats-Unis… Il y a des enjeux majeurs qui sont absents du débat, mais on se déchire autour d’une fac de médecine. C’est comme si une bulle politique s’était construite en marge de la réalité.”

Jean Hindriks épingle encore un problème qui le préoccupe: ces études illustrant combien les jeunes décrochent, avec un mal-être qui s’enracine, un problème auquel il faut répondre d’urgence si l’on ne veut pas miner une économie déjà rongée par les pénuries. C’est aussi comme si le fondement de notre démocratie s’affaissait, laissant le champ libre aux recettes faciles du populisme.

“Un manque d’efficacité”

En Wallonie, le malaise est le même qu’au fédéral mais il est accentué par la difficulté chronique dans laquelle se trouve engluée la Région depuis des décennies. Le retrait inattendu du projet Legoland, annoncé sur l’ancien site de Caterpillar, a suscité bien des questions sur la cohérence du projet de redéploiement porté par le gouvernement.

PIERRE MOTTET
Pierre Mottet © HATIM KAGHAT

“C’est un accident et il faut rebondir, estime Pierre Mottet, président de l’UWE. Initialement, je pensais aussi qu’il était intéressant de réinvestir les lieux sans compter sur un investisseur extérieur. Nous avons, par exemple, des acteurs qui ont fait leurs preuves dans le domaine de l’énergie. Ceci dit, je me suis réjoui quand Legoland a été annoncé parce que ce projet aurait pu mettre pas mal de gens au travail. Un changement de CEO et de stratégie de la part de Merlin sont à l’origine de cette décision. Bien sûr, on aurait pu sécuriser cela davantage, mais des négociations de cette taille-là, avec des groupes internationaux, ce n’est quand même pas si facile. Dans les entreprises, ce sont des choses qui arrivent tous les jours. La question est de savoir si l’on refait le tour du monde pour trouver quelque chose d’autre ou si l’on se retrousse les manches entre nous.”

“On a l’impression que les actions menées ne sont pas nécessairement liées aux objectifs.”

La préoccupation du patron des patrons wallons est d’une autre nature: elle concerne la temporalité du politique et le manque de pilotage clair de la part du gouvernement. “Nous sommes à un an et demi des prochaines élections. C’est probablement la dernière ligne droite et certains disent que c’est déjà trop tard. On a cinq ans pour une législature, sauf qu’il faut un ou deux ans pour former un gouvernement et que tout le monde s’arrête un an avant les élections, cela ne laisse pas beaucoup de temps pour réaliser quelque chose”, regrette-t-il.

“Le vrai problème en Wallonie, prolonge Pierre Mottet, c’est que l’on fait une déclaration de politique régionale (DPR) en défendant une vision avec une augmentation du taux d’emploi, des investissements pour lutter contre le climat et une lutte contre la précarité, prolongée par un plan de relance. Mais on aimerait voir les partenaires fixer des milestones et progresser vers le cap fixé avec des outils de gestion. Or, on a l’impression que les actions menées ne sont pas nécessairement liées aux objectifs. Nous avons critiqué la dispersion des moyens pour le plan de relance sur 312 objectifs et même si on a remis des priorités, on attend toujours de voir que cela avance concrètement.”

Le retrait du projet Legoland, annoncé sur l’ancien site de Caterpillar, suscite des interrogations sur la cohérence du projet de redéploiement porté par le gouvernement wallon.
Le retrait du projet Legoland, annoncé sur l’ancien site de Caterpillar, suscite des interrogations sur la cohérence du projet de redéploiement porté par le gouvernement wallon. © Belgaimage

Selon lui, le monde politique utilise une clé de répartition dans les projets qui “n’est pas la clé de l’efficacité”. En substance, une répartition “un tiers, un tiers, un tiers” en tenant compte des trois partis de la coalition: PS, MR et Ecolo. “Ce n’est pas un critère que l’on utiliserait pour gérer une entreprise, dit-il. On vient aves des plans, on détermine comment y arriver et ce que l’on met comme moyens dessus. L’essentiel, c’est de savoir comment avoir de l’impact et pas comment on va obtenir 450 voix de plus dans le Hainaut. Regardez le dossier de la Boucle du Hainaut: il était présenté comme une priorité, mais on a reculé au premier obstacle pour ne pas froisser les riverains. L’immobilisme et la répartition des moyens pour plaire à tout le monde, c’est un gros problème pour la Wallonie. Personnellement, je suis surtout très inquiet que cela ne fasse le lit du populisme.”

“La boîte de Pandore”

Lors du scrutin de 2024, une montée du Vlaams Belang en Flandre et du PTB en Wallonie serait explosive. “Ces élections peuvent ouvrir la boîte de Pandore institutionnelle, s’inquiète Pierre Mottet. Il y a des tensions du côté flamand, c’est vrai, mais tous les partis sont alignés sur la demande d’une réforme institutionnelle, notamment en raison des problèmes budgétaires de la Wallonie. De notre côté, nous ne sommes pas prêts. En matière de gouvernance, on dit être attentif au déficit budgétaire, sauf que l’on passe de 30 à 35 milliards de dette, soit deux fois les moyens de la Région. Ce n’est pas raisonnable. On rétorque qu’il y a une maturation de la dette qui est longue et des taux d’intérêt faibles, mais ces derniers repartent à la hausse et les efforts ne sont pas suffisants. Le budget base zéro reste un vœu pieux. Tout cela continuera à alimenter le ressenti flamand.”

Dans le dossier de la Boucle du Hainaut, les autorités ont reculé au premier obstacle pour ne pas froisser les riverains.
Dans le dossier de la Boucle du Hainaut, les autorités ont reculé au premier obstacle pour ne pas froisser les riverains. © Belgaimage

Il convient d’avoir une gouvernance plus forte et mieux maîtrisée. “J’ai découvert avec stupéfaction qu’il y avait six administrations en Région wallonne mais qu’aucune n’est alignée avec les compétences des ministres, explique le président de l’UWE. Certaines d’entre elles ont donc cinq ministres de tutelle! C’est comme si le système était construit pour négocier en permanence et donner la possibilité aux acteurs de bloquer. Je suis évidemment content de voir des choses atterrir, comme le compromis au sujet de l’aéroport de Liège. Et je suis nuancé: cette complexité, c’est le prix que l’on paye pour être en démocratie, c’est ce qui nous permet aussi de critiquer comme on le fait. Mais ce prix n’est-il pas trop lourd par moment? Notre démocratie parlementaire s’attarde trop aux intérêts partisans pour des gains mineurs, en perdant de vue la vision stratégique.”

“Personne n’est jamais responsable”

“Les mêmes maux créent les mêmes problèmes”, peste, lui, Jean-Yves Huwart, entrepreneur dans le domaine du coworking et auteur de plusieurs livres sur la Wallonie. Selon lui, les élus politiques wallons n’apprennent pas des erreurs du passé, que ce soit dans le cas précis de Legoland ou, plus largement, lorsqu’il s’agit de répartir des fonds européens ou de gérer un plan de relance.

JEAN-YVES HUWART
Jean-Yves Huwart © pg

Lorsqu’il évoque le couac de Merlin à Charleroi, cet ancien journaliste est nettement plus dur dans son analyse que le président de l’UWE: “En Wallonie, on doit tellement prouver qu’on crie victoire dès la première réunion, a-t-il écrit sur son fil Twitter. Après la honte Thunder Power (le précédent échec d’installation d’un usine de voitures électriques chinoises sur le site de Caterpillar, Ndlr), l’échec de Legoland à Charleroi. Un redressement, cela se tisse fil après fil. Ce n’est pas faire des coups.”

“Les politiques wallons rejettent aujourd’hui la responsabilité de cet échec sur le fait que Merlin ait changé d’avis après la nomination d’un nouveau CEO, nous dit-il. Mais cela fait partie de la vie d’une entreprise! Le problème, c’est de ne pas avoir obtenu suffisamment d’engagement au-delà d’un effet d’annonce et de communication, quand Legoland a été présenté comme un ‘coup’. Et ce n’est pas la première fois que cela arrive. Thomas Dermine, le golden boy de Paul Magnette, avait déjà échoué avec le projet Thunder Power, cette entreprise chinoise de production de voitures électriques qui s’était avérée être une coquille vide. Ce qui est grave, c’est de se tromper et de ne pas changer. Je regrette qu’en Belgique, personne ne soit jamais responsable de rien.”

Les grands projets qui marchent bien pour de telles friches industrielles, ironise-t-il, ce sont les entrepôts pour l’e-commerce. “Mais en Belgique, on considère cela comme de l’esclavage! Ce n’est pas pour rien qu’ils vont tous en France ou aux Pays-Bas.” Le problème, c’est qu’il manque une vision claire de ce que l’on veut, il n’y a pas de méthodologie et d’objectivation chiffrée, tandis que le contexte global, notamment dans les expressions politiques, reste hostile à l’esprit d’entreprise.

“Le fait du prince”

“On reste trop souvent dans le marketing et la com’, dénonce encore Jean-Yves Huwart. Le plan de relance, c’est de la même veine. Aucun projet n’est objectivé, il y a eu dès le début un saupoudrage des moyens en raison des revendications des uns et des autres. Cela s’inscrit dans la prolongation de la guerre des bassins ou des sous-régionalismes. C’est exactement ce qui avait mené à l’échec de l’utilisation des fonds européens de l’Objectif 1 dans les années 1990.”

L’ex-journaliste évoque notamment le dossier emblématique du lavoir de Péronnes-lez-Binche: cet ancien bâtiment industriel construit dans les années 1950 avait été rénové à grands frais avec de l’argent public, mais aucune affectation sérieuse n’a pu lui être trouvée. “C’est toujours comme ça en Wallonie: trop de dossiers sont gérés par d’anciens ‘cabinettards’ sans objectivation. C’est le résultat du fait du prince, de ces barons locaux qui réclament leur dû pour plaire à leurs électeurs.”

“Fondamentalement, qu’est-ce qui empêche ces 70 étudiants d’aller faire la médecine à Bruxelles ou à Liège?”

Voilà ce qui explique aussi, selon lui, le débat concernant la création d’une faculté de médecine à Mons – une victoire pour le PS et le recteur de l’université, qui le réclamaient, tandis que le MR se vantait que cela se ferait sans financement supplémentaire. “Fondamentalement, qu’est-ce qui empêche ces 70 étudiants d’aller faire la médecine à Bruxelles ou à Liège? demande Jean-Yves Huwart. C’est le résultat de la concertation à la belge qui transfère une part de la décision aux acteurs de terrain: ils ont la latitude de prendre des options qui engagent financièrement… les pouvoirs publics. C’est la même chose pour le Groupe des Dix, par exemple.”

On en parle moins, ajoute-t-il, mais l’ouverture du campus U à Charleroi s’inscrit dans la même lignée. “Là aussi, c’est le fait du prince. Bien sûr, Charleroi est une ville importante qui ne disposait pas d’une telle infrastructure, mais était-ce à ce point indispensable dans une Wallonie budgétairement au bord du gouffre? Et d’où viendront les milliers d’étudiants annoncés: de France ou de Louvain-la-Neuve? Ce ne seront en tout cas pas les étudiants en médecine de l’UMons, alors que l’on a pourtant construit une magnifique gare dans la ville… Et tout cela alors que l’on n’arrive même pas à fusionner les universités comme on le voudrait!”

Le monde politique belge est un “univers surréel où personne n’a de compte à rendre”, dénonce celui qui avait aussi tenté de lancer un mouvement politique sur le mode d’En Marche, quand le président français Emmanuel Macron avait encore le vent en poupe avec sa révolution politique.

“Coalition de soustractions”

Une gouvernance socioéconomique erratique, des réformes inabouties et une difficulté à faire des choix clairs: si les différents niveaux de pouvoir ont bel et bien réussi à protéger les Belges dans les tempêtes du covid et de l’inflation, ils ont été moins pertinents pour préparer un avenir rendu incertain par les révolutions économiques, climatiques, démographiques et géopolitiques.

“C’est déjà difficile pour les partis de prendre part à une coalition, mais on parle ici de coalitions de soustractions, explique le politologue Pierre Verjans, professeur émérite de l’ULiège. Les gouvernements ont été formés, difficilement, avec tous ceux qui ne voulaient pas, par principe démocratique, travailler avec le Vlaams Belang et qui refusaient aussi un accord avec la N-VA ou le PTB. Il ne s’agit pas d’unions nationale ou régionales, ce ne sont pas non plus des alliances de cœur.”

Il y a aussi des évolutions positives. Tout n’est donc pas perdu. Mais il y a le feu…

Dans un texte contexte, il est plus difficile pour les partis de “trahir leurs idéaux”, a fortiori quand les réseaux sociaux amplifient les mécontentements. “Cela dit, le processus de négociations que nous connaissons n’est pas forcément moins bon que ceux qui prévalent en Angleterre ou en France, où le système électoral induit désormais des décisions prises par une très courte majorité”, prolonge Pierre Verjans. Le compromis à la belge évite des tensions fortes comme elles ont existé au Royaume-Uni après le Brexit ou chez nos voisins d’outre-Quiévrain autour de la réforme des retraites. Avec un Premier ministre Alexander De Croo qui s’inscrit tout de même dans la lignée des Martens et Dehaene avec cette volonté farouche d’obtenir des accords au bout de la nuit, estime le politologue.

Face aux défis du monde et à un besoin de gestion plus global, Pierre Verjans constate aussi des évolutions positives. “Dans le cadre du dernier accord budgétaire, une taxe sur les multinationales a été intégrée suite à un accord dégagé au sein de l’OCDE. Depuis des années, le groupe des experts internationaux sur le climat (Giec) a tout de même imposé cette question centrale à l’agenda politique. Cela prouve tout de même que l’on avance, pas assez vite, mais on avance. Et qui aurait pu dire il y a 30 ans d’ici que l’on pourrait agir de manière à empêcher la destruction de la couche d’ozone.”

Tout n’est pas perdu, non. Mais il y a le feu.

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