La Belgique connait la pire inflation de la zone euro, et de loin…
Eurostat vient de publier les chiffres de l’inflation de la zone euro pour le mois de juin. Ils montrent une baisse de l’inflation, mais une inflation sous-jacente qui reste préoccupante. En Belgique, l’inflation repart sérieusement à la hausse, poussée par les prix de l’énergie, mais aussi l’alimentaire.
5,5% : telle est l’inflation de la Belgique, selon Eurostat. Pou rappel, l’institution utilise une méthode de calcul dite “harmonisée”, ce qui rend la comparaison avec les autres Etats de la zone euro possible. Et c’est pourquoi cette inflation ne coïncide pas tout à fait avec les chiffres de Statbel, qui évaluait, la semaine dernière, l’inflation à 3,74% en juin. Mais les deux institutions statistiques sont formelles : l’inflation en Belgique repart à la hausse.
Eric Dor, professeur d’économie à l’IESEG de Lille, parle même d’une “énorme inflation”. Il est vrai que cette comparaison avec les autres pays de la zone euro est peu flatteuse. Pour le bloc, l’inflation est moitié moindre, à 2,5%, en baisse par rapport au mois de mai (2,5%).
L’énergie et l’alimentaire
En Belgique, l’inflation est portée par les prix de l’énergie, en hausse de 26%, en raison de l’abandon, depuis mars, de mesures de plafonnement des prix du gaz et de l’électricité. Hors énergie, l’inflation belge reste toutefois élevée, à 3,4%, contre 2,8% dans le reste de la zone euro. Une fois de plus, notre pays se distingue par une forte hausse des prix alimentaires, de 4%, contre 2,5% dans la zone euro et à peine 1,7% chez nos voisins, en France.
Au niveau de la zone euro, un point d’attention, toutefois. Si l’on exclut ces fameux prix de l’énergie et de l’alimentaire, l’inflation de base a stagné à 2,9%, bien au-delà de l’objectif de la BCE de 2%. Pour le bloc, ce sont de nouveau les services qui ont pesé le plus dans la balance. La Belgique a connu ce phénomène un peu plus tôt que ses voisins européens, du fait de l’indexation automatique des salaires.
Lagarde temporise
Cette inflation sous-jacente et cette pression sur les salaires incitent la BCE à la prudence. Christine Lagarde, en particulier, a laissé entendre qu’une nouvelle baisse des taux pouvait attendre, éloignant cette perspective pour la prochaine réunion, le 18 juillet prochain. La présidente de la BCE peut en outre s’appuyer sur des performances économiques plutôt solides dans le bloc économique, avec un chômage toujours historiquement bas et une croissance positive.
Pierre Wunsch, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, s’est montré un petit peu plus optimiste pour une deuxième baisse des taux, après celle du 6 juin. Mais il n’a pas précisé pour quand. En septembre, les banquiers centraux pourront compter sur de nouvelles projections et prendront, en fonction, leur décision. Ce n’est donc clairement pas le moment de l’euphorie, comme le montre la réaction des marchés européens, qui ont repris leur baisse.
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