Bruxelles martyre, Bruxelles faillite 

Bruxeles après l'attentat, lundi 16 octobre. BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une attaque terroriste a frappé une nouvelle fois la capitale de l’Europe et la Suède qu’elle accueillait. La folie meurtrière se nourrit de prétextes, du contexte et… du laxisme des autorités. 

Une folie meurtrière à la place de la fête du football. Bruxelles a souffert d’une nouvelle attaque terroriste, lundi soir. Deux personnes ont été tuées, deux Suédois supportant leur équipe nationale pour un match qui a été arrêté et le stade Roi Baudouin évacué sous haute protection. La folie meurtrière se revendiquant de l’Etat islamique frappe la capitale de l’Europe, semant tristesse et angoisse, alors que le tueur s’était enfui. Il pourrait avoir été “neutralisé” par la police, mardi martin à Schaerbeek, selon la RTBF. 

On pourrait évoquer le contexte, ce conflit israélo-palestinien qui s’est embrasé, mais rien, pour l’instant, ne permet de lier cet acte innommable à ces tensions géopolitiques. On se réfère aux avertissements lancés à la Suède, où un Coran avait été piétiné cet été (par… un Irakien réfugié), mais comme le soulignait lundi soir l’ancien grand reporter et expert Didier François, tout “prétexte” est bon pour s’en prendre à l’Occident. Et rien, évidemment ne le justifie. 

C’est l’idéologie islamiste radicale qui a tué, la haine de l’Européen et la rage d’un homme perdu. Le contexte est fou, lui aussi: ce Tunisien de 45 ans, candidat à l’asile débouté il y a quatre ans, a eu tout le loisir de monter son arme de guerre sur le trottoir, de prendre son scooter et d’assassiner froidement ses victimes dans le hall d’un immeuble. Et de revendiquer l’attentat sur une vidéo. Sans que personne n’intervienne. 

Un candidat à l’asile débouté 

Bruxelles martyre, Bruxelles faillite. La capitale s’est malheureusement distinguée ces dernières années comme un havre de paix pour l’islamisme radical. Sur les chaînes françaises, lundi soir, des experts rappelaient déjà comment cette idéologie a prospéré au moment des attentats de Paris et de Bruxelles, ou comment des recruteurs du djihad pouvaient être interrogés à leur domicile, tant le respect des règles judiciaires est total. La naïveté ou le paternalisme ce certains responsables politiques avait été pointée du doigt. 

Georges Dallemagne (Les Engagé.e.s) évoque déjà une responsabilité politique, au sens large: “La terreur islamiste a frappé à nouveau ma ville. Stupeur, chagrin, colère. Tellement prévisible. Quelqu’un pour « contextualiser »? Les politiques incapables de qualifier le terrorisme islamiste, autorisant des manifs haineuses portent une responsabilité.” 

Denis Ducarme (MR) ajoute: “L’horreur terroriste a encore frappé. Nous n’en n’avons pas fait assez pour protéger les Belges. Je le répète depuis deux ans, réduire les moyens et les effectifs de notre anti-terrorisme est une faute politique.”

D’autres éléments facutels ont rapidement mis le doigt sur un laxisme coupable. “Le suspect était connu des services de police pour trafic d’être humain, séjour illégal et atteinte à la sureté de l’Etat”, a souligné le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). “L’individu avait introduit une demande d’asile en novembre 2019 mais avait reçu une décision négative moins d’un an plus tard. Radié de la commune en 2021, il n’a jamais pu se voir signifier son ordre de quitter le territoire”.

Nicole de Moor (CD&V), secrétaire d’Etat à l’asile, précise: “Le suspect a fait une demande d’asile en novembre 2019.  Il a reçu une décision négative en octobre 2020, il a ensuite disparu des radars.  Il a été officiellement radié du registre national le 12 février 2021. Il n’a jamais séjournée dans un centre d’accueil Fedasil. Etant donné qu’il été radié du registre national, il ne pouvait pas être localisé pour organiser son retour. Il n’a jamais été présenté par la police à l’office des étrangers après une interception pour organiser son retour. A cause de cela, son ordre de quitter le territoire établi en mars 2021 n’a jamais pu être délivré. De quoi s’étrangler…

Un “loup solitaire” connu des services

En outre, reconnaît le ministre de la Justice, des informations non confirmées diffusées par un service étranger avaient mis en garde contre son profil radicalisé dès 2016. Des signalements comme ceux-là, il y en avait des dizaines à l’époque, précise-t-il. “L’information a été vérifée, sans suite. Il aurait également émis des menaces sur les réseaux sociaux. Le tout n’avait donné aucune suite… car il était sans domicile. Autant d’explications… peu audibles. 

Selon toute vraisemblance, il s’agit d’un loup solitaire”, confie ce mardi matin Gilles Vanden Burre (Ecolo), ancien président de la commission d’enquête parlementaire, à LN24.

Un loup solitaire, peut-être, mais qui peut commettre un acte terroriste et fuir en plein centre de la ville… 

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