Les pouvoirs publics donnent un coup de pouce à l’économie circulaire

© Marc Detiffe

Boucler la boucle : un modèle prometteur pour l’économie belge. Différentes études pointent une croissance nette de l’emploi à moyen terme. Il n’est donc pas étonnant que les autorités promeuvent les activités circulaires.

En 2016, la Région de Bruxelles-Capitale a ouvert l’incubateur Greenbizz dans un bâtiment passif situé dans la zone portuaire. Jean-Marc Bryskere : ” Notre mission consiste à épauler les start-ups et les entreprises établies qui sont actives dans le domaine de l’économie durable ou circulaire. Près de deux ans après le lancement du projet, une trentaine d’entreprises ont trouvé asile dans nos bâtiments. Nos bureaux et espaces de travail présentent un taux d’occupation de 80 %. “

Au sein de Greenbizz, vous trouverez par exemple Tale Me, qui loue des vêtements de créateurs pour les jeunes mamans et les enfants jusqu’à 6 ans. Lorsque les vêtements ne peuvent plus être loués, le textile est recyclé pour fabriquer de nouvelles matières. Reconfort+ a également pris ses quartiers dans le complexe. Il s’agit d’une jeune entreprise de construction qui utilise des techniques de rénovation et de reconstruction respectueuses de l’environnement et des technologies vertes innovantes.

La Flandre et la Wallonie prennent également des initiatives

Dans le cadre du projet “Vlaanderen Circulair”, le gouvernement flamand a élaboré une vision à l’horizon 2050: la société de gestion des déchets OVAM y fait figure de pionnière. Ce projet a d’ores et déjà donné naissance à un “Green Deal circulaire aankopen” (pacte vert pour les achats circulaires), par le biais duquel plus de 100 organisations se sont engagées, dans leur politique d’achat, à opter pour des matériaux réutilisables ou à partager les ressources et les produits au lieu de les acheter elles-mêmes.

Lire aussi : L’économie circulaire peut engendrer jusqu’à 100 000 emplois

Avec le projet NEXT, la Région wallonne dispose d’un programme spécifique qui entend stimuler les projets circulaires dans les secteurs industriels. ” Nous disposons d’une équipe de petite taille au sein de la société d’investissement S.R.I.W., qui encadre et conseille actuellement 25 projets, ” précise la responsable de projet Francine Turck. ” Nous nous penchons sur le secteur métallurgique, les activités “bio”, le recyclage du textile, etc. Isohemp en est assurément un bel exemple : l’entreprise, basée à Fernelmont, fabrique des matériaux de construction à partir de chanvre. “

Francine Turck
Francine Turck© SRIW

Une transition de grande ampleur demande de la patience

De tels modèles sont essentiels pour que l’économie circulaire perce. Max Jadot, CEO de BNP Paribas Fortis, qui s’est fixé comme objectif d’encadrer et d’appuyer la transition circulaire, est également de cet avis : ” Nous avons besoin de projets pilotes innovants, qui ont le potentiel de convaincre et d’attirer. Certaines entreprises sont déjà très avancées dans leur évolution, tandis que d’autres ont encore peur de la réaction de leurs clients ou de leur banquier. “

Max Jadot
Max Jadot© Frank Toussaint
Nous avons besoin de projets pilotes innovants, qui ont le potentiel de convaincre et d’attirer.

” Nous sommes prêts à investir dans ce domaine. Compte tenu de notre échelle, nous pouvons rapidement avoir un impact significatif. Mais pour être réaliste, il convient d’admettre que cette transition majeure prendra encore plusieurs décennies. “

Lire aussi : La banque en tant qu’intermédiaire de l’économie circulaire

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content