L’économie circulaire peut engendrer jusqu’à 100 000 nouveaux emplois
Rareté des matières premières, réduction des déchets, limitation des émissions de CO2… De nombreuses raisons motivent aujourd’hui les entreprises à opter pour l’économie circulaire. Une nouvelle encourageante, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour l’emploi. De nouveaux jobs et de nouvelles fonctions se profilent à l’horizon.
L’économie circulaire n’est plus une mode. Elle peut s’avérer rentable dès aujourd’hui. “À condition d’opter pour les modèles qui présentent la plus grande valeur ajoutée,” tempère Kris Bachus de l’HIVA, l’Institut de recherche pour le travail et la société de la KU Leuven. Kris Bachus a étudié les modèles d’affaires circulaires envisageables en Flandre et les nouveaux emplois qu’ils étaient susceptibles de créer.
Emplois supplémentaires à l’horizon grâce à la réutilisation
L’HIVA s’est notamment penché sur les appareils électriques et électroniques, qui présentent un énorme potentiel. “Prenons l’exemple des smartphones : de l’extraction des métaux à la conception, en passant par la production et la distribution. Avec une telle chaîne mondiale, il devient particulièrement ardu de valoriser les matières résiduelles. Lors de la conception, on ne pense pas assez à ce qu’il adviendra des matériaux utilisés.”
Kris Bachus entrevoit de nombreuses possibilités de création d’emplois. “Les entreprises d’économie sociale sont déjà fortement engagées en ce sens. Mais on peut aller encore plus loin : la réparation et la remise à neuf des produits usagés, la réutilisation de leurs composants, l’entretien des appareils… Autant de domaines qui promettent de nouveaux emplois, tant pour les personnes peu qualifiées que pour les personnes disposant d’un bagage technique.”
Autant de domaines qui promettent de nouveaux emplois, tant pour les personnes peu qualifiées que pour les personnes disposant d’un bagage technique.
Des études préalables ont indiqué que la transition circulaire pourrait générer une augmentation nette de 27000 emplois, rien qu’en Flandre. Le gouvernement fédéral a également fait étudier les effets de cette transition par le consultant PwC. Cette étude prévoit, à l’horizon 2030, entre 15000 et 100000 nouveaux emplois et un potentiel économique total pouvant s’élever à 7 milliards d’euros.
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Cap sur de nouvelles professions
Selon les estimations, le nombre de nouvelles fonctions augmentera notamment dans la construction, l’informatique et d’autres secteurs afférents. “Si le secteur de la construction devient plus circulaire en utilisant des modules démontables et réutilisables et en appliquant des techniques adaptables, il deviendra également plus complexe et reposera davantage sur la technologie. Il nécessitera, dès lors, des électriciens et des techniciens qui maîtrisent les logiciels et l’Internet des Objets. Une sorte de “coach du recyclage” sera également nécessaire : un spécialiste des matériaux, donnant des instructions pour le traitement des déchets.”
Le chercheur souligne également le succès de l’économie du partage et des modèles d’affaires “en tant que services”. “On vendra moins d’appareils et moins de produits, ce qui peut avoir un impact négatif sur l’emploi; mais on peut aussi s’attendre à un besoin important d’ingénieurs et de techniciens de maintenance. Le résultat se révélera positif pour le marché du travail,” conclut Kris Bachus.
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