Le pétrole flanche la faute à une forte accumulation des stocks américains
Les prix du pétrole fléchissaient jeudi après l’augmentation considérable des stocks de brut aux États-Unis, indiquant une demande moins forte.
Vers 10H25 GMT (11H25, heure de Bruxelles), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, perdait 0,49% à 81,20 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, baissait de 0,57% à 76,20 dollars.
“Les prix du brut continuent de chuter, après une augmentation plus importante que prévu des stocks de brut américains” la semaine dernière, commente Ole Hvalbye, analyste chez Seb.
Durant la semaine achevée le 9 février, ces stocks ont bondi de 12 millions de barils alors que les analystes tablaient sur une hausse de 3,35 millions de barils, selon la médiane d’un consensus compilé par l’agence financière Bloomberg. Les réserves d’essence quant à elles ont baissé de 3,7 millions de barils, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Pour M. Hvalbye, l’envolée des stocks de brut “est attribuée à une nouvelle diminution des opérations de raffinage”, mais elle est aussi le signe d'”une réduction potentielle de la demande et (d’)un marché plus équilibré”.
Par ailleurs, les anticipations relatives à une baisse prochaine des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) s’amenuisent, affirme Tamas Varga, analyste chez PVM, le “fameux +pivot+ de la politique monétaire américaine” pouvant se produire plus tard qu’attendu.
L’analyste table sur “un environnement de taux d’intérêt stable jusqu’à la réunion de mai” de la Fed. Un environnement de taux élevés plus longtemps dans des pays consommateurs de brut a tendance à peser sur le niveau de la demande, qui est étroitement lié à la croissance.
Cette perspective soutient également le billet vert.
Or, “un dollar américain globalement plus fort est inflationniste pour le reste du monde, car tous les produits, des matières premières au pétrole, sont négociés en dollars”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.