Activation, sanctions, réorganisation : la réforme du Forem se fera probablement avec la socialiste Raymonde Yerna

Depuis sa nomination à la tête du Forem, fin 2023, Raymonde Yerna est parvenue en très peu de temps à lancer une nouvelle dynamique et à revitaliser la structure.
Baptiste Lambert

Le ministre wallon de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet (MR), a présenté sa réforme du Forem à La DH et à La LibreIl promet “un changement de culture radical”, qui visera à accompagner, activer, puis sanctionner, le cas échéant, les quelque 233.000 chercheurs d’emploi en Wallonie. L’actuelle patronne du Forem devrait toutefois rempiler.

Ne dites plus “demandeur d’emploi”. La responsabilisation du “chercheur d’emploi” est sans doute le mot-clé de cette réforme. Mais Le Forem va lui aussi devoir se transformer, en faisant mieux avec moins. L’organisme devra également faire plus : il est question de prendre contact avec le chercheur d’emploi sous 15 jours. “Aujourd’hui, il faut attendre en moyenne 4 mois”, déplore Pierre-Yves Jeholet dans les deux quotidiens.

Responsabilisation

Ensuite, le Forem devra entrer en contact au moins une fois par mois avec le chercheur d’emploi. Là aussi, c’est ambitieux : “Jusqu’à présent, les chercheurs d’emploi étaient contactés 2 ou 3 fois par an par le Forem”, avance le libéral. L’idée, c’est de faire comprendre aux chômeurs qu’il doit se montrer actif et que l’emploi ne lui tombera pas dessus. De toute façon, la limitation des allocations de chômage à 2 ans ne lui laisse plus trop le choix.

Ça peut paraitre assez fou, mais “seulement 29 % des chercheurs d’emploi publient leur CV sur le site du Forem. L’objectif est d’atteindre 100 % pour faciliter le matching avec les entreprises”, poursuit le ministre.

Adrien Dolimont, Jacqueline Galant et Pierre-Yves Jeholet – BELGA PHOTO BRUNO FAHY

Sanctions

Un autre volet de la réforme concernera la répression Les chercheurs d’emploi qui ne se présenteraient pas aux rendez-vous fixés par le Forem s’exposent à des sanctions. Le libéral est en train de mettre en place un système par SMS pour servir de rappel.

Si le chercheur d’emploi fait la sourde oreille, il reçoit un avertissement, puis des sanctions, de manière graduelle, jusqu’à la suppression des allocations de chômage. “Il faut clarifier les choses, insiste le ministre wallon, ces rendez-vous sont obligatoires”.

Réorganisation

Le reste de sa réforme concerne spécifiquement le paysage de la remise à l’emploi et de la formation Wallonie. On le sait, c’est un paysage touffu, éclaté et complexe. Le ministre cite le Forem, mais aussi l’IFAPME, les centres de réinsertion socioprofessionnels (CISP), les Missions Régionales pour l’Emploi (MIRE), les agences locales pour l’emploi (ALE), les maisons de l’emploi, et tant d’autres structures.

L’objectif n’est pas forcément de supprimer ces structures et certainement pas de se passer de leur personnel, rassure le ministre, mais plutôt de tout faire converger vers le Forem, qui servirait de vaisseau amiral, avec la mise en place d’un “parcours unique”. “On ne sait pas combien de formations le chercheur d’emploi a suivies et combien il en a arrêté. Avec le parcours unique, toutes les infos seront reprises au même endroit”, argumente le ministre.

Le ministre a un idéal : que le Forem se fasse entre autres aider par l’IA pour regrouper une multitude de données vers une plateforme centralisée. À terme, cette plateforme doit pouvoir matcher avec les besoins des entreprises en termes de profils. Une sorte de Tinder de l’emploi.

Raymonde Yerna

Selon les informations du Soir, cette réforme devrait plus que probablement se faire avec Raymonde Yerna, l’actuelle directrice du Forem, étiquetée socialiste. Elle n’était certainement pas le premier choix de Georges-Louis Bouchez, mais elle était la seule candidate à sa succession.

De plus, elle aurait passé une audition brillante auprès du gouvernement wallon et de la ministre Jacqueline Galant (MR). Sa volonté de réformer le Forem serait très compatible avec la vision de Pierre-Yves Jeholet, qui pourra sans doute convaincre son président de parti.

Raymonde Yerna vient de l’IFAPME, une structure soutenue par les libéraux et où la socialise a fait du bon travail, entend-on. Ses compétences ont également été soulignées, par amis et ennemis, en début de législature, quand les premières questions autour de son futur se sont posées.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content