Hinton, l’un des fondateurs de l’IA, met en garde contre ses dangers

Panique Chez Google? ChatGPT jette le trouble sur les recherches en IA de la firme de Mountain View. © BELGA IMAGE

Geoffrey Hinton est considéré comme l’un des pères fondateurs de l’intelligence artificielle (IA). Il vient de quitter Google et met en garde contre les perspectives d’avenir effrayantes du secteur.

“Je suis partie pour pouvoir parler des dangers de l’IA sans me soucier d’un éventuel impact sur Google”, a déclaré dans un tweet M. Hinton, après l’annonce de son départ dans le New York Times. Les avancées dans ce secteur induisent “de profonds risques pour la société et l’humanité”, estime dans le journal américain M. Hinton qui a créé une fondation dédiée aux systèmes d’IA. “Regardez où nous en étions il y a cinq ans et la situation actuelle”, poursuit-il en jugeant “effrayantes” les perspectives d’avenir.

Une IA de plus en plus générale

Le déploiement à toute vitesse d’une intelligence artificielle (IA) de plus en plus “générale”, dotée de capacités cognitives humaines et donc susceptible de bouleverser de nombreux métiers, a été symbolisée par le lancement en mars par OpenAI de GPT-4, une nouvelle version plus puissante du modèle de langage naturel qui opère ChatGPT.

Cette interface d’IA générative est utilisée par des millions de personnes depuis quelques mois pour rédiger des dissertations, des poèmes ou encore des lignes de code informatique. Ce lancement a aussi aiguillonné la compétition dans ce domaine. M. Hinton met aussi en garde, dans le New York Times, contre la désinformation qui pourrait être générée par l’IA. L’expert a informé Google de sa démission le mois dernier, selon le journal.

Pas critique envers Google

Dans le tweet confirmant son départ, il réfute toute volonté de critiquer le géant de la tech par cette décision. “Google s’est comporté de façon très responsable”, écrit-il. En mars, le milliardaire Elon Musk – un des fondateurs d’OpenAI dont il a ensuite quitté le conseil d’administration – et des centaines d’experts mondiaux ont réclamé une pause de six mois dans la recherche sur les IA plus puissantes que GPT-4, en évoquant “des risques majeurs pour l’humanité”.

Geoffrey Hinton n’a pas fait partie des signataires, mais il a affirmé au New York Times, que les scientifiques ne devraient pas faire encore monter en puissance ces IA “avant de savoir s’ils sont capables de les contrôler”. En 2019, M. Hinton avait reçu, avec deux autres spécialistes de l’intelligence artificielle, le prix Turing, l’équivalent du Nobel pour les informaticiens.

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