Fiat Chrysler s’allie à PSA
Après avoir été éconduit par Renault, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) va finalement fusionner avec PSA (Peugeot Société Anonyme) pour donner naissance au quatrième groupe mondial.
Le secteur automobile est confronté à un ralentissement général et à la profonde révolution technologique induite par la digitalisation et l’électrification. Dans ce contexte, les partenariats sont devenus la norme. A des degrés divers : VW avec Ford pour les voitures électriques, BMW avec Audi et Mercedes pour les aides à la conduite. Les groupes PSA et FCA ont, eux, décidé de fusionner.
Quelques mois après l’échec de ses négociations avec Renault, Fiat Chrysler a trouvé le partenaire qui va lui permettre de rattraper son retard en termes de recherche et développement, pour lesquels le groupe italo-américain avait beaucoup moins dépensé que ses rivaux. Car, dans le marché automobile, une taille plus importante permet d’investir plus et mieux : les coûts de développement sont amortis sur un plus grand nombre de véhicules et l’approvisionnement en pièces revient moins cher. Telle est la principale raison du rapprochement entre les deux groupes qui, avec 8,7 millions de véhicules vendus en 2018, deviendront le quatrième constructeur mondial, derrière VW (10,83), Renault-Nissan-Mitsubishi (10,76) et Toyota (10,57).
La fusion à 50/50 par échange d’actions donnera naissance à un mastodonte de 409.000 employés pour un chiffre d’affaires de 184 milliards d’euros. La présidence sera confiée à John Elkann, le premier actionnaire de FCA et représentant de la famille Agnelli, tandis que la direction opérationnelle reviendra à Carlos Tavares, le directeur général de PSA. Le siège du groupe, pour des raisons fiscales, sera établi aux Pays-Bas. Les deux partenaires s’avèrent très complémentaires : PSA est fort en Europe et FCA aux Etats-Unis ; PSA tarde à s’imposer dans le premium et FCA lui apporte Alfa Romeo et Maserati… Reste la question des usines (42 pour PSA et 102 pour FCA). Les deux groupes, qui s’attendent à 3,7 milliards d’euros de synergies annuelles, se sont engagés à ne pas en fermer. Il n’empêche que là où Tavares fait tourner ses usines à 100 %, celles d’Elkann, surtout en Italie, tournent plutôt au ralenti…
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