Malgré le bon d’Etat, les banques engrangent 8,5 milliards de bénéfices

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Nouvelle année faste pour les quatre grandes banques du pays. Ensemble, BNP Paribas Fortis, Belfius, KBC et ING Belgique ont vu leurs bénéfices augmenter de plus de 18 % en 2023, malgré la saga du bon d’Etat et le ralentissement économique.

Malgré le bon d’Etat qui leur a coûté plusieurs centaines de millions d’euros et une année au cours de laquelle elles ont été fortement critiquées pour avoir trop lentement et trop modestement augmenté les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne, sans oublier un contexte marqué par le ralentissement de la croissance, trois des quatre grandes banques belges (ING Belgique, Belfius et KBC) ont vu leurs profits augmenter de manière significative en 2023.

Souvent historiques

Chez ING Belgique, les bénéfices ont quasiment été multipliés par trois pour atteindre 888 millions d’euros. Soit “les meilleurs résultats de l’histoire de la banque”, a indiqué le CEO Peter Adams début février, lors de la présentation des comptes annuels de l’enseigne. Établissant également un nouveau record, Belfius a pour sa part vu son résultat net 2023 s’envoler au-delà du milliard d’euros, en hausse de 20 % sur un an. Idem pour le groupe de banque et d’assurance KBC qui a publié un résultat net en hausse de 21 % pour atteindre 3,4 milliards. Quant à BNP Paribas Fortis, la plus grosse banque du pays, elle a dégagé un bénéfice quasiment équivalent à celui enregistré un an plus tôt pour s’établir à un peu moins de 3,1 milliards d’euros. C’est bien simple, au total, les quatre principales banques du pays ont cumulé l’an dernier 8,5 milliards d’euros de bénéfices, soit 18 % de plus qu’en 2022, exercice qui s’était soldé par 7,19 milliards de profits. 

Le cadeau de la BCE

Ces profits énormes, et bien souvent historiques, s’expliquent par des revenus qui ont augmenté plus rapidement que les coûts, ce qui a entraîné un effet de ciseau positif sur le rapport entre les rentrées et les frais de fonctionnement. “Les coûts plus élevés se voient compensés par une croissance supérieure du total des revenus”, note Belfius dans un communiqué relatif à ses résultats annuels soulignant la forte hausse de 9 % des revenus ayant atteint l’an dernier 4 milliards d’euros.

En réalité, les quatre leaders, qui totalisent 80 % du marché, ont pleinement tiré profit de l’environnement de taux favorable, c’est-à-dire des hausses successives enclenchées par la BCE. “L’augmentation des revenus s’explique principalement par la hausse des revenus d’intérêt”, indique ING Belgique. Chez KBC, ces mêmes revenus d’intérêt ont progressé de 6 % pour atteindre 5,5 milliards d’euros. Du côté de Belfius, ceux-ci ont même carrément bondi de 20 % pour franchir la barre des deux milliards d’euros. Merci donc la BCE (et son beau cadeau) qui rémunère les liquidités excédentaires déposées chez elle par les banques commerciales à hauteur de 4 %… depuis le 20 septembre dernier.

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