KBC, ING, BNP Paribas… : nouvelle pluie de milliards pour les banques

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Nouvelle très belle année pour nos grandes banques qui terminent 2023 sur des revenus et des bénéfices en forte hausse, après avoir pourtant été fortement critiquées dans tout le débat sur la rémunération de l’épargne.

A nouveau en forte croissance, les chiffres de nos banques se suivent et se ressemblent en ce début d’année 2024. Après ING Belgique, c’était en effet autour de KBC de dévoiler, ce jeudi matin, ses résultats pour l’année écoulée. Et ici aussi, 2023 se termine sur d’excellentes performances avec des revenus et des bénéfices en nette progression. L’an dernier, KBC est ainsi parvenu à dégager un bénéfice net de 3,4 milliards d’euros, soit une hausse spectaculaire de 21 % par rapport à 2022.

La semaine passée, ING et sa filiale belge dévoilaient des chiffres tout aussi impressionnants, avec un bénéfice qui a quasiment été multiplié par trois par rapport à 2022 chez ING Belgique, pour approcher les 900 millions. Soit le meilleur résultat de toute l’histoire de la banque en Belgique, s’est félicité son CEO Peter Adams. 

Même topo également chez BNP Paribas, la maison mère de BNP Paribas Fortis, qui a elle aussi fait état voici quelques jours de chiffres pour le moins flatteurs en 2023. L’an passé, la première banque de la zone euro a enregistré un bénéfice net de près de 11 milliards d’euros, en hausse de plus de 11 % par rapport à 2022. 

Environnement négatif

Malgré les tensions géopolitiques et les succès du bon d’Etat, la moisson a donc été bonne l’an dernier pour deux de nos grandes banques, tandis que Belfius et BNP Paribas Fortis, qui publieront leurs résultats annuels prochainement, ne devraient pas échapper à la tendance. Merci les hausses de taux successives de la BCE. Ces dernières ont été plus que favorables au secteur. Chez KBC par exemple, les revenus nets d’intérêt ont atteint 5,47 milliards d’euros (+6 %) sur l’ensemble de l’exercice 2023. Preuve qu’il y avait de la marge pour augmenter la rémunération de l’épargne, comme l’a dernièrement déclaré le gouverneur de la Banque nationale ? A priori, oui…

Fortement critiquées, KBC et compagnie n’ont pourtant pas hésité à rappeler qu’elles n’étaient pas en mesure d’augmenter les taux sur les dépôts d’épargne. Motif ? Une augmentation de la rémunération du livret porte sur la totalité du “stock” de dépôts (300 milliards d’euros) alors que l’augmentation des taux d’intérêt reçus porte sur les nouveaux prêts bancaires et pas sur ceux consentis lorsque les taux étaient encore bas, ont-elles martelés tout au long de l’année.

Comme on le sait, l’argument n’a pas empêché le ministre des Finances Vincent Van Peteghem de lancer son fameux bon d’Etat. Avec le succès qu’on connaît. Succès qui n’a pour sa part pas empêché nos leaders bancaires de tirer leur épingle du jeu et d’assumer aujourd’hui pleinement leurs plantureux bénéfices. Et ce, malgré un environnement toujours aussi négatif à leur égard de la part des clients, des citoyens et du monde politique. Un sentiment négatif fait de “bank-bashing” dont on se dit qu’il ne risque guère, vu les milliards engrangés, de se dissiper. Pour le moment du moins.

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