Comment gérer vos investissements en 2014? Stratégie de portefeuille

La rédaction de Moneytalk (Cédric Boitte) et les experts de la Deutsche Bank (David Ghezal) répondent à toutes vos questions liées à la stratégie actions à adopter en 2014.

Le secteur bancaire est-il intéressant ? Dois-je craindre les stress tests européens ?

David Ghezal: Le secteur bancaire reste intéressant. Il devrait profiter de la reprise économique naissante et des mesures de soutien de la BCE. Les stress tests devraient normalement souligner des besoins en fonds propres pour certaines banques de la périphérie européenne et des landesbanken allemandes.

Cédric Boitte : Le secteur bancaire européen s’est distingué ces dernières années mais reste toujours très loin de ses plus hauts malgré des fonds propres plus élevés, ce qui compense le risque supérieur liés notamment aux tests de résistance qui pourraient amener certains établissements à lever des fonds.

Je cherche des alternatives pour les comptes d’épargnes, mais qui peut m’accompagner dans la composition de mon portefeuille? Et comment?

David Ghezal: Les alternatives seront plus risquées que l’épargne et dépendront de votre appétit pour le risque. On peut notamment se diriger vers des produits avec capital garanti et qui ont des fonds flexibles comme sous-jacent. Une distribution annuelle de coupon peut s’envisager en fonction de la prestation du fonds en question.

J’entend beaucoup qu’il faut s’intéresser aux petites et moyennes capitalisations. Que faut-il entendre par là et qu’en pensez-vous ?

David Ghezal: Ce sont des sociétés d’une capitalisation boursière de 250 mio à 10 milliards de dollars (mais les critères varient suivant les pays). Elles apparaissent intéressantes aux Etats-Unis et surtout en Europe où les valorisations de ce segment de marché sont attractives.

Mon portefeuille est très orienté pétrole et matières premières avec de mauvais résultats cette année. Dois-je changer mon fusil d’épaule ?

David Ghezal: Nous voyons peu d’opportunités dans les matières premières. Au niveau du pétrole, le souci vient du côté de l’abondance de l’offre, notamment avec la hausse de l’offre hors OPEP. Il faudrait se diriger vers davantage vers des secteurs comme l’industrie et les financières en Europe ou encore l’IT aux Etats-Unis.

Faut-il investir en actions alors que la Fed commencer à réduire ses soutiens ?

Cédric Boitte : Les actions restent la seule classe d’actif offrant un rendement substantiel, ce qui devrait continuer à soutenir les cours en 2014. D’autant plus que la Fed ne réduit ses soutiens que de façon très progressive.

Comment peut-on investir sur les petites et moyennes capitalisations aux Etats-Unis ?

David Ghezal: Nous proposons le fonds Threadneedle American Smaller Companies, accessible sans frais d’entrée chez Deutsche Bank

La réaction des marchés à la décision de la Fed n’est-elle pas surprenante ?

David Ghezal: Non. Les marchés avaient cédé du terrain au cours des semaines précédentes. Cette décision a le mérite d’enlever une source d’incertitude. De plus, la Fed s’est montrée convaincante au niveau de sa forward guidance, en précisant que les taux resteraient très bas bien après que le taux de chômage soit redescendu en-dessous du seuil de 6,5%. Elle devrait poursuivre son tapering que si elle a suffisamment confiance dans le caractère durable de la reprise.

Vous parlez de l’IT aux Etats-Unis. Comme les réseaux sociaux ?

David Ghezal: Nous songeons plutôt aux grands du secteur IT et pas aux sociétés introduites en bourse depuis peu dont les valorisations atteignent souvent des niveaux astronomiques.

Que pensez-vous des pays émergents ? Et des groupes occidentaux actifs dans ces pays ?

David Ghezal: Il faut trier le bon grain de l’ivraie. Dans cette région nous avons une préférence pour l’Asie émergente avec des pays comme la Chine, la Corée du Sud ou Taiwan. Les valorisations sont faibles, ces économies devraient profiter d’un rebond de leurs exportations et elles ont peu ou pas de problèmes de déficit courant.

Je souhaiterai investir dans les actions représentant très peu de risques pour le capital c’est à dire des entreprises solides à croissance lente comme total/air liquide qui sur le long terme m’assure une bonne rentabilité. J’aimerais donc des idées d’actions peu risquées et avec un dividende correct vers les 5 %.

Cédric Boitte : Ce type d’actions n’est évidemment pas courant. Les célèbres dividendes aristocrates (actions US ayant relevé leur dividende pendant au moins 25 ans) affichant des rendements de plutôt 2-3%. Je vous oriente donc plutôt vers les sicafis partiellement de bureaux comme Cofinimmo et Befimmo qui affiche un rendement élevé de l’ordre de 5% net et une légère décote par rapport à al valeur de leur patrimoine immobilier. Les actions préférentielles américaines que nous abordons régulièrement dans Moneytalk peuvent aussi offrir des opportunités.

Que conseillez-vous comme actions de dividende ?

David Ghezal: Deutsche Bank propose ce thème intéressant via le fonds DWS Invest Top Dividend qui investit surtout dans les sociétés capables de faire croître leur dividende de façon durable.

Quelle part de son patrimoine faut-il allouer aux actions ?

David Ghezal: Dans un portefeuille Balanced, nous suggérons d’allouer 60% à la partie actions en faisant la part belle aux actions des grandes régions industrialisées (Europe et Etats-Unis surtout ainsi que Japon).

L’Europe va-t-elle enfin combler son retard sur Wall Street en 2014 ?

David Ghezal: Si la croissance bénéficiaire est de retour en Europe l’an prochain, il est probable que l’Europe réalise une meilleure performance que les Etats-Unis. Il faudra néanmoins patienter plus longtemps avant de voir l’Europe retrouver ses sommets d’avant-crise.

La Bourse de Tokyo va-t-elle encore surperformer en 2014 ?

David Ghezal: Dépréciation du yen, 3è pilier de Abenomics (càd réformes qui complètent les mesures de relance budgétaire et monétaire), et valorisations abordables devraient permettre au Japon de continuer sur sa lancée. Attention au fait que la dépréciation du yen peut coûter une partie de la performance en euros.

Le setceur automobile européen va-t-il continuer à surperformer

David Ghezal: Dans un contexte de reprise du marché domestique et de ventes plus soutenues à l’international (Etats-Unis, Emergents) le secteur automobile européen peut continuer à surprendre positivement.

Ne craignez-vous pas que les Bourses soient déjà trop chères ?

David Ghezal: Les marchés boursiers cotent à des multiples de valorisation proches de leur moyenne historique et ne sont donc pas trop chers… même si certains indices atteignent des sommets.

Partner Content