Chasse aux milliards du bon d’Etat : le Trésor belge lorgne aussi une part du gâteau

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

L’Agence fédérale de la dette se lance elle aussi dans la bagarre. Grâce à l’émission d’un nouveau bon d’Etat en septembre, elle espère capter de 15 à 18 % des 22 milliards du bon Van Peteghem qui seront remboursés aux épargnants à la fin de cet été, soit environ quatre milliards d’euros.

Les 22 milliards d’euros placés en 2023 par les Belges dans le bon Van Peteghem aiguisent les appétits. Le 4 septembre prochain, cet argent sera remboursé aux quelque 600.000 Belges ayant souscrit au produit de l’Etat offrant un taux net de 2,81 %. Un pactole dont l’Agence fédérale de la dette compte, elle aussi, profiter. Via l’émission à la rentrée d’un nouveau bon à un an, qui ne devrait pas bénéficier d’un précompte mobilier avantageux, elle espère néanmoins s’adjuger entre 15 et 18 % du gâteau, soit environ 4 milliards.

“Je pense qu’une partie de nos clients va rester fidèle à cet instrument. Mais on n’a pas d’expérience avec un montant pareil qui arrive à échéance. On a donc fait une estimation”, explique ce matin à nos confrères de L’Echo le directeur à l’Agence fédérale de la dette, Jean Deboutte, sur la base les montants collectés par les bons d’État à un an émis en mars et en juin, ainsi que la possibilité d’une émission similaire en décembre prochain.

Les banques fourbissent leurs armes

Si les estimations de l’Agence de la dette se vérifient, cela veut donc dire qu’une grosse partie (plus ou moins 85 %) des 22 milliards récoltés par le bon Van Peteghem ne retournera pas dans les caisses de l’Etat. On parle donc d’environ 18 milliards d’euros qui reviendront ainsi sur le marché. Une somme colossale qui va voir les banques se battre, espérant bien récupérer l’argent qu’elles ont vu partir de leurs comptes en septembre 2023. 

La preuve, les offres promotionnelles se multiplient ces derniers temps. Tout le monde fourbit ses armes et se positionne pour séduire les épargnants. Dernier exemple en date : Keytrade. La banque en ligne accordera un rendement supplémentaire de 0,50 % aux épargnants disposant d’un bon d’Etat qui expirera en septembre, s’ils le transfèrent chez elle, espérant ainsi qu’ils choisiront ses produits de placement au moment de recycler leur épargne.

Avant elle, certaines banques comme Belfius et BNP Paribas Fortis ont remis au goût du jour et relancé des bons de caisse, d’autres comme Beobank ont augmenté les taux sur leurs comptes à terme, d’aucunes comme BNP Paribas Fortis ont également mis en vitrine des nouveaux placements obligataires. Quant aux assureurs, notamment Ethias, ils se sont également lancés dans la course avec des produits de la branche 21.

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