Quand la paresse devient business

Un brin provocateur, le site Flemme.be propose aux demandeurs d’emploi d’envoyer des lettres de candidatures et des CV “à leur place”, histoire qu’ils puissent conserver leurs allocations de chômage. Une initiative contestable doublée d’un très joli coup de pub.

Ils le reconnaissent aujourd’hui sans détour : le Belge Cédric Rossius et le Français Alexandre Fauvel ont signé un coup marketing fumant “à l’insu de leur plein gré” (sic) en inaugurant le site Flemme.be il y a quelques jours à peine.

Un peu geek, ces deux inconnus ont en effet réussi l’exploit d’apparaître dans presque tous les médias de Belgique avec leur “bonne” idée au nom franchement provocateur. Concrètement, cette plateforme dédiée à la vraie-fausse recherche d’emploi propose aux chômeurs paresseux d’envoyer des lettres de candidatures et des CV “à leur place” et, surtout, de générer automatiquement des justificatifs pour l’Onem, histoire de prouver leurs démarches prospectives et donc de ne pas être déchus de leurs allocations de chômage. D’où le nom aussi rigolo que puant Flemme.be.

Révélée par Le Soir vendredi dernier, l’existence de ce site a tout de suite enflammé la Toile, générant jusqu’à 14.000 visites par jour le week-end passé et enregistrant désormais près de 3.000 inscrits qui doivent payer deux euros via un SMS surtaxé pour bénéficier du service proposé.

Si le duo est aujourd’hui accusé de donner un mauvais signal en assistant un peu plus les assistés, leur initiative n’en reste pas moins louable au niveau de la com. Agé de 22 ans à peine, Cédric Rossius est un autodidacte qui travaille comme développeur Web au sein de la société SMB spécialisée dans les solutions IT et, avec ce petit buzz qui l’a certes “dépassé”, le jeune Liégeois espère bien aujourd’hui voler de ses propres ailes.

Objectif : fonder avec son complice français une société qui gérerait pleinement cette activité informatique de demande d’emploi par procuration pour attaquer ensuite le marché flamand (le site belge n’existe pour l’instant qu’en français) et surtout la France avec une initiative similaire ponctuée d’un précieux “.fr”.

Frédéric Brébant

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