La dégringolade de l’or noir se poursuit avec le Brent sous les 90 dollars

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Plombé par une offre abondante et une demande faible, l’or noir est passé sous la barre des 90 dollars jeudi à Londres, un mois seulement après avoir franchi celle des 100 dollars, ce qui l’éloigne davantage du niveau jugé idéal par les membres de l’Opep.

Vers 16H20 GMT, le Brent est tombé jusqu’à 89,90 dollars le baril sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son plus bas niveau en séance depuis le 25 juin 2012. Depuis son dernier pic mi-juin (à 115,71 dollars), la référence européenne du brut a ainsi perdu plus de 22%, plombée par une série de facteurs baissiers (offre abondante, demande tiède et dollar fort).

Alors que l’horizon économique de la zone euro s’assombrit de jour en jour et que le ralentissement de la croissance en Chine s’affirme, les investisseurs s’inquiètent pour la vigueur de la demande énergétique chez ces deux gros consommateurs de pétrole.

Les dernières prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI) publiées mardi sont venues renforcer ces craintes, le Fonds ayant notamment revu en nette baisse les perspectives de croissance de la zone euro et du Japon. Du coup, la croissance de la demande mondiale pour cette année et la suivante ne cesse d’être revue en baisse par les grands organismes mondiaux spécialisés dans l’énergie.

Quant à l’offre, elle “poursuit sa hausse à la fois aux États-Unis et parmi les membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui continuent de produire plus que leur cible de 30 millions de barils par jour (mbj)”, a souligné M. Hansen.

Grâce à l’exploitation des ressources non conventionnelles d’hydrocarbures, dont le pétrole de schiste, les États-Unis produisent de plus en plus d’or noir (ils devraient atteindre 9,5 millions de barils par jour en 2015, un record depuis 1970). Cela réduit leurs besoins en importations et redirige donc le brut qu’ils importaient avant sur un marché mondial déjà bien approvisionné.

De son côté, l’Opep n’a pour l’instant pas unanimement manifesté son intention de réduire sa production alors que certains de ses membres, comme la Libye, augmentent leur offre. Ainsi, l’Arabie Saoudite, chef de file du cartel, a récemment réduit ses prix pratiqués à ses clients asiatiques, ce qui a été interprété comme une volonté de protéger ses parts de marché plutôt que le niveau des prix.

Le plafond de production du cartel est fixé à 30 mbj depuis fin 2011.

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