Cette flambée des prix qui inquiète en haut lieu…

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Selon un rapport de l’Observatoire des prix, le coût des produits alimentaires transformés a quasiment augmenté, l’an dernier, deux fois plus vite en Belgique que chez nos voisins. Le ministre Van Quickenborne en a profité pour appeler les partenaires sociaux à intégrer cette problématique dans la négociation du nouvel accord interprofessionnel.

Les prix des produits alimentaires transformés ont presque augmenté deux fois plus vite l’année dernière en Belgique que dans les pays voisins. Cette constatation inquiète l’Observatoire des prix, qui a publié mercredi son premier rapport annuel. L’évolution met en danger notre caractère concurrentiel, selon le rapport dont le Morgen a pu prendre connaissance.

Les prix des produits alimentaires travaillés ont augmenté plus rapidement l’an dernier qu’en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. En Belgique, la hausse de prix est de 1,4 %, contre 0,6 % dans les contrées voisines.

L’Observatoire des prix a notamment étudié les mouvements de prix du lait, du beurre, des spaghettis et du pain, constatant que les producteurs avaient rapidement adapté leurs prix en fonction de la hausse du coût des matières premières. Dès que les prix de ces produits de base diminuaient, ceux des produits finis n’étaient toutefois pas adaptés, ou plus tardivement.

L’Observatoire des prix est inquiet, car le coût des services et des marchandises industrielles a lui aussi augmenté plus vite que chez nos voisins, et ce, dans un pays qui applique l’indexation automatique des prix. L’Observatoire met en garde contre une perte du caractère concurrentiel.

Les prix augmentent : l’indexation alourdit les coûts, estime le ministre Van Quickenborne

Vincent Van Quickenborne, ministre (Open VLD) pour l’Entreprise, a lancé mercredi sur Radio 1 (VRT) un appel aux partenaires sociaux afin qu’ils intègrent la problématique de la hausse des prix des produits alimentaires dans la négociation devant aboutir à la fin de l’année à un nouvel accord interprofessionnel (AIP).

Le ministre a évoqué, ce faisant, le système d’indexation automatique des salaires qui n’existe pas dans les pays voisins. Vincent Van Quickenborne est d’avis que ce système rend l’emploi plus onéreux en Belgique, ce qui handicape la capacité concurrentielle des entreprises présentes en Belgique. Le ministre libéral flamand plaide dès lors en faveur de la modération salariale de sorte qu’un nombre maximum d’emplois puissent être sauvegardés.

Vincent Van Quickenborne a également indiqué mercredi qu’il travaillait à la rédaction d’un arrêté ministériel devant permettre à l’Observatoire des prix d’examiner plus finement les marges bénéficiaires des intermédiaires dans la formation des prix.

“Il faut supprimer la liaison automatique des salaires à l’index !”, avance le SNI

Pour contrer les prix en hausse, le Syndicat neutre des indépendants (SNI) préconise de supprimer la liaison automatique des salaires à l’index : “L’indexation automatique des salaires en Belgique fait que les salaires augmentent et les produits ne peuvent donc que voir leur prix augmenter aussi, indique-t-il dans un communiqué. Un cercle vicieux qui peut et doit être interrompu.”

La Fédération de l’industrie alimentaire (Fevia), de son côté, met en garde contre le fait qu’une pression injustifiée et unilatérale sur les prix peut conduire à des effets secondaires pervers pour le développement économique du secteur : “Un focus exclusif sur les prix risque de conduire à un affaiblissement sur le marché des producteurs, ces derniers essayant de se positionner sur base d’autres éléments que seulement le prix.”

Le Boerenbond, enfin, demande à l’Observatoire des prix de prendre en compte la distribution correcte de la valeur ajoutée dans la chaîne alimentaire.

Trends.be, avec Belga

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