Folon, au-delà du cliché

Peintre, aquarelliste, sculpteur, affichiste, graveur, Jean-Michel Folon (1934-2005) fut aussi photographe : la Fondation brabançonne qui porte son nom, expose plus de 250 images dont il fut l’auteur mais aussi le sujet. Découvrir certaines cibles de la caméra de l’artiste belge – César, Hockney, Milton Glaser -, c’est aussi cerner l’ampleur de sa popularité internationale : celle qui, par exemple, lui permet de saisir le maître Fellini sur un tournage ou de capter l’intimité d’ateliers d’artistes célèbres.

Pour Folon, la photo est aussi une collection de signes, marqueurs de l’espace comme ces flèches autoroutières posant le sens et les distances. Parce qu’évidemment, Folon voyage, pas seulement dans ses créations, mais dans un espace physique où il croise les cultures d’Amérique latine ou de la vieille Europe. A son tour, il est observé par d’autres photographes- les prestigieux Cartier-Bresson, Lartigue ou Jeanloup Sieff -, dans un ensemble visuel livrant quelques clés de décryptage d’un univers décidément singulier. Où le poétique semble forcément intégrer des éléments de rêverie. Un ouvrage Folon Photos Graphiques paraît aux éditions Les Cahiers Dessinés sous la direction de Frédéric Pajak, avec une préface du toujours inspiré de Philippe Garnier.