ING: le départ de Rik Vandenberghe “n’a rien à voir avec la restructuration”

Rik Vandenberghe © Belga Image

La démission du CEO d’ING Belgique Rik Vandenberghe, qui deviendra administrateur délégué de Besix Group, n’a rien à voir avec les négociations ou la restructuration en cours au sein de la banque. “C’est une décision purement personnelle”, a affirmé une porte-parole d’ING.

Son départ n’aura pas d’impact conséquent sur les discussions. “Il y a un département entier de ressources humaines qui est derrière lui. ING est une entreprise qui dispose d’un comité de direction puissant et ce n’est pas l’affaire d’un seul homme. La continuité est garantie”, a poursuivi la porte-parole.

La direction de la banque espère par ailleurs que toutes les parties se retrouveront rapidement autour de la table des négociations sociales, dans lesquelles Rik Vandenberghe restera “totalement impliqué” jusqu’à son départ, prévu le 28 février.

Quant à la recherche d’un successeur, elle est lancée. “Nous souhaitons avancer le plus rapidement possible mais nous avons besoin de l’autorisation de la Banque nationale et du conseil d’administration.” Ce successeur ne devra pas forcément être belge. “Nous voulons juste la bonne personne à la bonne place”, a encore assuré la porte-parole d’ING.

On ignore enfin si Rik Vandenberghe quittera l’entreprise avec une indemnité. “Le comité de rémunération au sein du conseil d’administration d’ING Belgique doit trancher cette question”, a précisé la banque.

Rik Vandenberghe n’était pas lui-même disponible pour commenter sa décision.

La démission du CEO “n’est pas de nature à rassurer le personnel”

Côté syndical, le départ annoncé de Rik Vandenberghe constitue “une surprise” et n’est “certainement pas de nature à rassurer le personnel”, a indiqué Jean-Michel Cappoen (Setca). “Nous attendons de plus amples informations”, a de son côté expliqué Maarten Dedeyne (CGSLB) en évoquant “une onde de choc au sein de la banque”.

Les syndicats, qui ont quitté la table des négociations mercredi à la suite du refus opposé par la direction à leurs contre-propositions, ont été informés ce vendredi matin de la démission de Rik Vandenberghe.

“Partir en pleine tourmente, c’est assez spécial même si on suppose que c’était prévu puisqu’il a déjà un poste à responsabilités au sein de Besix. De notre côté, nous attendons surtout de voir qui va le remplacer”, a poursuivi Jean-Michel Cappoen. “Le risque, c’est évidemment que l’on se retrouve avec un manager de crise que nous ne connaissons pas, ce qui rendra les négociations encore plus difficiles”, a-t-il ajouté.

Mais quoi qu’il en soit, Rik Vandenberghe “ne semblait de toute façon pas avoir de mandat pour négocier, les décisions venant directement de la direction générale du groupe”, a encore souligné le responsable du Setca.

Le front commun syndical a prévu d’organiser des assemblées générales du personnel lundi et mardi.

“30 années passées au service d’ING”

M. Vandenberghe a débuté sa carrière en 1984 à la Banque Bruxelles Lambert, où il a occupé diverses fonctions en Belgique et à l’étranger, jusqu’à sa nomination au poste de CEO d’ING Belgique en mai 2013.

“Après plus de 30 années passées au service d’ING, j’ai décidé de quitter le secteur financier. Je sais que je laisse ING dans les mains de personnes très compétentes. ING n’a jamais été dépendante d’individus mais bien de la force d’un travail d’équipe. Une équipe parée pour relever les nouveaux défis”, a déclaré Rik Vandenberghe, cité dans un communiqué.

Chez Besix, M. Vandenberghe remplacera, à la fin du premier trimestre, Johan Beerlandt. Ce dernier travaille depuis 42 ans chez Besix, dont douze au poste de CEO. En avril de l’an passé, il avait fait savoir qu’il était à la recherche d’un successeur. Johan Beerlandt restera toutefois président du conseil d’administration.

Rik Vandenberghe n’est pas un inconnu du côté du groupe de construction: en 2004, il avait ainsi endossé le rôle de conseiller financier lors du management buy-out de l’entreprise.

Son départ d’ING Belgique intervient alors que les négociations sociales entre la direction de la banque néerlandaise et les syndicats sont dans une mauvaise passe. Pour rappel, le groupe a annoncé, le 3 octobre dernier, sa volonté de supprimer, d’ici 2021, quelque 7.000 emplois, principalement en Belgique et aux Pays-Bas. Le nombre de licenciements secs sur le territoire belge atteindrait un maximum de 1.700. La direction souhaite également une fusion entre ING Belgique et sa filiale Record Bank, ainsi que la disparition de 600 agences sur les 1.250 que compte actuellement le réseau (ING et Record).

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