Après ces élections, agir, rapidement !

Voilà Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot (Les Engagés) au pied du mur © BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Il n’y a pas une seconde à perdre. Après le résultat clair des élections du 9 juin, la formation des gouvernements peut et doit se dérouler rapidement. Georges-Louis Bouchez (MR), grand vainqueur francophone et nouveau roi de la Wallonie, affirme lui-même qu’il n’y a aucune raison de tergiverser. L’électeur appelle de ses vœux une “révolution de centre-droit” avec le triomphe des libéraux et des Engagés. Au sud du pays, une coalition à deux prendra à bras-le-corps la priorité des priorités: la relance économique. MR et Engagés se présentent, aussi, en binôme à tous les niveaux de pouvoir. Signal de l’électeur bien reçu. 

Une page se tourne: les socialistes optent pour lopposition à tous les niveaux de pouvoir, même s’ils ont limité les dégâts. Un choix respectable, bien sûr, mais qui s’apparente à un piège pour les libéraux en Région bruxelloise. Le PS s’y est bien maintenu et pourrait former un duo-francophone avec le MR pour donner un nouvel élan à la capitale, qui en a bien besoin. Le résultat de ce retrait? Quatre partis francophones seraient nécessaires pour former une majorité et quatre néerlandophones. Parmi eux, des formations fragilisées et décapitées après leur défaite, comme Ecolo et DéFI. Le risque de blocage est réel. 

Au fédéral, la probable coalition Arizona – qui réunirait N-VA, MR, Vooruit, cd&v et Engagés – doit se donner pour mission d’assainir budgétairement le pays et de mener les réformes indispensables en matière de fiscalité, d’emploi et de pensions. L’urgence est de mise. Et si une simplification institutionnelle du pays serait bienvenue, elle ne doit en aucun cas paralyser sa marche en avant. L’Union européenne et les marchés financiers surveilleront d’un œil attentif notre sérieux et notre capacité à agir, vite. 

L’Union européenne et les marchés financiers surveilleront d’un œil attentif notre sérieux et notre capacité à agir, vite.

Dans les rangs patronaux, après le coup de gueule d’avant scrutin et les 22 coups de gueule de CEO dans notre magazine, l’heure est au soulagement. Et à la vigilance. “Ce que détestent le plus les entreprises, c’est l’imprévisibilité”, affirmaient en chœur Cécile Neven (Akt for Wallonie) et Bernard Delvaux (Etex) sur le plateau de notre chaîne de télé, Canal Z, au lendemain du vote. Non sans formuler le souhait que les entreprises soient considérées comme des partenaires par les nouveaux gouvernements. Pour relancer notre compétitivité, créer de la valeur et se donner les moyens de la transition environnementale: un trio de priorités absolues. 

La bonne nouvelle de ce scrutin , c’est la progression moins forte qu’attendue des extrêmes, à droite et à gauche. Le pays ne sera pas paralysé. Même si la hausse du Vlaams Belang en Flandre reste un point de préoccupation, la stratégie “responsable” de Bart De Wever a permis à la N-VA de rester en tête. Le patronat flamand craignait plus que tout une Région devenue symbole de repli sur soi: il a pesé en ce sens. La Flandre et la Belgique, terres économiques ouvertes, ne peuvent et ne pourront jamais se permettre ce luxe. 

Voilà Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot (Les Engagés) au pied du mur: transformer leurs spectaculaires victoires en instruments de renouveau pour le pays et ses Régions. L’alchimie de leurs deux partis sera indispensable pour faire tourner le moteur d’une Belgique qui a viré à droite. “Ce qui fait la force d’une nation, c’est la grandeur de sa culture et la hauteur de son ambition, souligne Bernard Delvaux. Ces deux éléments doivent être mis en place dans un projet collectif.” Voilà la page qui est à écrire. En s’ouvrant aux entreprises, salutaires pour le bien-être et la prospérité.

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